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Question orale au Sénat sur l’avenir des sections internationales au lycée Honoré de Balzac

L’avenir des sections internationales du lycée Honoré-de-Balzac est désormais la préoccupation majeure des professeurs, des familles et des élèves qui sont partie prenante de cet établissement international et qui veulent défendre la richesse et la pluralité de ses cours.

On dira que les enjeux pour l’éducation nationale sont toujours les mêmes : défendre l’école et son enseignement mis en danger par la réduction des postes et des moyens, et que le lycée Honoré-de-Balzac ne fait pas exception pour la politique menée par le gouvernement.

Mais l’établissement de la capitale proposant le plus grand choix de sections internationales est aussi confronté à des attaques plus insidieuses, menées contre la diversité des cultures et des nationalités qui le composent : c’est du moins ce qui se profile dans ce projet  d’intégrer les élèves des sections internationales du lycée dans les classes de la section générale française, ce qui  ferait perdre de facto aux  sections internationales leur spécificité pédagogique. 

Je demande à nouveau au ministre la tenue d’assises sur l’avenir de la dimension internationale de la Cité scolaire Balzac.

Avenir des sections internationales au lycée Honoré-de-Balzac

M. le président. La parole est à Mme Claudine Lepage, auteur de la question n° 1517, adressée à M. le ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative.

Mme Claudine Lepage. La question orale que je souhaite poser à M. le ministre de l’éducation nationale porte sur l’avenir des sections internationales du lycée Honoré-de-Balzac.

Madame la secrétaire d’État, je vous prie tout d’abord de bien vouloir adresser mes très sincères condoléances à M. le ministre de l’éducation nationale, pour le drame personnel qui l’afflige.

La France compte plusieurs lycées au statut d’établissement international comme, par exemple, celui de Saint-Germain-en-Laye. Toutefois, sa capitale ne dispose que d’un lycée comportant six sections internationales : la cité scolaire Honoré-de-Balzac, qui bénéficie d’une riche mixité sociale. En effet, sur ses 2 000 élèves, 50 % sont inscrits en section internationale, et 50 % des inscrits en section générale sont des enfants du secteur. Les sections internationales offrent une ouverture sur des civilisations différentes, à des élèves qui sont parfois imprégnés parfois d’une double, voire d’une triple culture, qu’ils soient d’origine étrangère, qu’ils aient vécu à l’étranger ou qu’ils soient issus de familles expatriées.

Dans ces sections internationales, les cours sont assurés par des enseignants français, recrutés sur profil, et par des enseignants étrangers, intervenant dans leur langue maternelle pour des enseignements spécifiques.

Ainsi, contrairement aux sections européennes, ces sections internationales présentent certes un enseignement renforcé en langues, mais surtout une pédagogie culturellement différenciée. C’est là que réside tout leur intérêt.

Or, malgré l’atout que représente cet enseignement spécifique, qui intègre une grande hétérogénéité sociale alliée à une ambiance multiculturelle, une lourde incertitude pèse sur son avenir. Du reste, de fortes tensions, concrétisées par des mouvements de grève des professeurs et des élèves, se font jour depuis plusieurs mois.

L’inquiétude est manifeste chez les parents d »élèves, lesquels s’interrogent sur l’insuffisance des moyens dont dispose l’établissement qui, malgré sa localisation, ne bénéficie pas du programme des écoles, collèges et lycées pour l’ambition, l’innovation et la réussite, ou dispositif ECLAIR.  Ils s’alarment également des problèmes de personnel – manque de postes, non-remplacement de personnel, professeurs de sections internationales non recrutés sur un profil particulier propre à un enseignement pluriculturel, contrairement à ce que les textes commandent.

Au regard de l’absence de statut de lycée international de l’établissement, la pérennité même des sections internationales est en question, puisque si elles étaient « diluées » dans les filières générales françaises, celles-ci perdraient de facto toute spécificité pédagogique et ne seraient plus que des sections à enseignement linguistique renforcé.

Madame la secrétaire d’État, dans ce contexte, qu’en est-il des assises sur l’avenir de la cité scolaire – notamment concernant sa dimension internationale – demandées depuis longtemps par les parents d’élèves ?

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