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Financement des jeunes chercheurs dans les instituts français de recherche à l’étranger

Lors de ma visite à la communauté française de Hong Kong en janvier dernier, je m’étais rendue au Centre d’études franco-chinoises. Ce centre compte huit chercheurs statutaires de différentes disciplines. Hong Kong est le meilleur endroit pour mener des recherches sur la Chine et pour pouvoir publier : outre ses publications personnelles, le centre édite une revue trimestrielle Perspectives Chinoises, une publication reconnue au delà du monde des sinologues. Les chercheurs du centre collaborent en outre avec l’université de Hong Kong et des chercheurs individuels.

Je m’étais entretenue avec les jeunes chercheurs qui m’avaient fait part de leurs préoccupations quant au financement des doctorants, suite à la suppression des bourses de recherche et des bourses Lavoisier.

Le Centre étant sous la double tutelle du CNRS et du ministère des Affaires étrangères, c’est à l’intention des deux ministres des Affaires étrangères et de la Recherche que je dépose une question écrite au journal officiel, afin de les interpeler sur ce problème, crucial pour la recherche, du financements des jeunes chercheurs :

Question n° 22409 adressée à M. le ministre d’État, ministre des affaires étrangères et européennes
À publier le : 16/02/2012

Mme Claudine Lepage appelle l’attention de M. le ministre d’État, ministre des affaires étrangères et européennes, sur les instituts français de recherche à l’étranger (IFRE) qui se trouvent confrontés à une crise du financement des jeunes chercheurs qui menace, à terme, la relève de la recherche française sur des zones linguistiques et culturelles complexes mais politiquement déterminantes. Le Centre d’études français sur la Chine contemporaine (CEFC) en est malheureusement l’illustration : cet établissement public de recherche est le seul centre de recherche européen en Chine entièrement consacré à l’étude de la Chine contemporaine. Des chercheurs statutaires y sont recrutés par le conseil scientifique du pôle Asie du ministère des affaires étrangères et le centre peut accueillir des chercheurs d’autres institutions européennes. En 2008, le changement de statut des doctorants, désormais assimilés à des chercheurs et financés par un contrat doctoral dans leur établissement d’inscription, a conduit à la suppression de bourses dites BCRD (budget civil de recherche et de développement du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche) et Lavoisier (financées par le ministère des affaires étrangères et européennes). Les bourses BAR (financées sur fonds propre du centre) ont par ailleurs été requalifiées en aides à la mobilité de neuf mois non renouvelables, qui viennent généralement à la place, et non en complément, d’un contrat doctoral, et sont bien sûr insuffisantes pour mener à bien une thèse. Elle lui demande quelles mesures il compte prendre pour continuer à financer ces recherches, en immersion de long terme et politiquement déterminantes, sur le terrain linguistique et culturel complexe qu’est la Chine et, plus particulièrement, s’il envisage de rétablir un système du type Lavoisier pour les post-doctorants.

Question n° 22410 adressée à M. le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche
À publier le : 16/02/2012

Mme Claudine Lepage appelle l’attention de M. le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche sur la situation des instituts français de recherche à l’étranger (IFRE) qui se trouvent confrontés à une crise du financement des jeunes chercheurs. Le Centre d’études français sur la Chine contemporaine (CEFC), placé notamment sous la tutelle du CNRS qui y affecte des chercheurs statutaires, en est malheureusement l’illustration. Cet établissement public de recherche est le seul centre de recherche européen en Chine entièrement consacré à l’étude de la Chine contemporaine. En 2008, le changement de statut des doctorants, désormais assimilés à des chercheurs et financés par un contrat doctoral dans leur établissement d’inscription, a conduit à la suppression de bourses dites BCRD (budget civil de recherche et de développement du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche) et Lavoisier (financées par le ministère des affaires étrangères et européennes). Les bourses BAR (financées sur fonds propre du centre) ont par ailleurs été requalifiées en aides à la mobilité de neuf mois non renouvelables, qui viennent généralement à la place, et non en complément, d’un contrat doctoral, et sont bien sûr insuffisantes pour mener à bien une thèse. Or les contrats doctoraux octroyés par les universités et autres établissements d’enseignement supérieur comportent le plus souvent une activité importante d’enseignement ou une charge administrative qui interdit à leurs bénéficiaires d’entreprendre des recherches de long terme à l’étranger. Le CNRS refuse ainsi par principe de financer des contrats doctoraux, et le financement sur projet par l’Agence nationale de la recherche (ANR) ne permet pas non plus le financement de doctorants. Elle lui demande s’il compte remédier aux difficultés de financement des jeunes chercheurs des IFRE et, plus particulièrement, s’il compte remettre en place des financements de type contrat doctoral dans les IFRE afin que les recherches en immersion de long terme sur le terrain linguistique et culturel complexe qu’est la Chine continuent d’être financées.

 

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