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Inquiétudes sur Erasmus

JEAN-PHILIPPE KSIAZEK/AFP

Le 1er octobre dernier, les déclarations du président de la commission des budgets du Parlement européen, Alain Lamassoure qui indiquait que le programme Erasmus était à la limite de la cessation de paiement m’avaient naturellement interpellé. Depuis cette date nombre de politiques, d’intellectuels et d’anciens étudiants se sont relayés pour vanter les mérites d’Erasmus, programme qui a marqué toute une génération de jeunes européens et qui a été popularisé par le film de Cédric Klapisch, l’Auberge Espagnole. Depuis sa création en 1987, 2.2 millions d’étudiants ont pu poursuivre leur formation en dehors de leurs pays d’origine grâce à Erasmus. Je ne peux que m’associer à cette levée de boucliers.

Si le programme Erasmus s’est retrouvé en difficulté financière, on évoque un manque de 90 millions d’euros, la faute en incombe en priorité au Conseil et au Parlement européen qui ont sous-évalué le budget nécessaire à son bon fonctionnement. L’ancien Président de la République porte également une responsabilité car, en tant que Chef de l’Etat, il était présent au Conseil européen de novembre 2011 qui a sciemment sous estimé le niveau des crédits de paiements d’Erasmus mettant en péril l’existence même du programme.

Pour tenter de sauver Erasmus, la commission européenne avait dernièrement demandé aux Etats de l’Union, la somme de 90 millions d’euros. Malheureusement, le 13 novembre dernier le Parlement européen n’a pu valider ce choix de la Commission. Une divergence sur les modalités de financement entre le Conseil et le Parlement a semble- t-il causé un blocage qui a conduit à ce résultat très décevant. Dès lors, la situation du programme phare d’échanges entre étudiants pour l’année 2012-2013 est très précaire. Et à plus moyen terme, dans le cadre financier 2014-2020, sa situation est, encore très floue au regard de l’échec du Conseil européen des 22 et 23 novembre.

Désormais,  la priorité doit être la même pour tous : que la situation qu’a connue Erasmus en cette fin d’année ne se reproduise plus. Pour cela, je pense qu’il est nécessaire, à l’avenir, de revoir le financement d’Erasmus. Je souhaite, à l’instar du ministre des Affaires européennes, Bernard Cazeneuve, et de mon collègue Sénateur François Marc, qu’il soit mis fin à la sous évaluation des crédits de paiement afin que l’ensemble des étudiants puissent être certains de pouvoir bénéficier de ses bourses. A l’heure où la crise économique frappe durement nos Etats et où dans de nombreux pays européens s’opèrent un repli sur soi et une montée de l’extrême droite je suis convaincue que le programme Erasmus doit être préservé de toute restriction budgétaire. Sur ce point, je fais confiance au Premier ministre Jean-Marc Ayrault qui a appelé le 2 octobre dernier à « une augmentation sensible du budget de l’Europe à l’éducation et à la formation » et à la nécessaire « montée en puissance d’Erasmus ».

Le salut d’Erasmus passera  peut-être également par le Parlement européen et plus particulièrement par la décision prise par la commission culture et de l’éducation qui a adopté mardi 27 novembre le programme « Yes Europe » qui aura comme principal objectif de favoriser la mobilité des étudiants européens.

Depuis que le parlement européen, lors de sa plénière de décembre, a trouvé un accord pour financer la totalité des bourses et le budget 2013 du programme, Erasmus est sauvé!

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