François Hollande et Martin Schulz, à Strasbourg le 5 février 2013 (AFP PHOTO / PATRICK HERTZOG)
Trois jours après son discours de Bamako, François Hollande s’est adressé pour, la première fois depuis son élection à la présidence de la République, aux députés siégeant au Parlement européen de Strasbourg. Et la situation au Mali, où j’étais en déplacement ces deux derniers jours, a bien entendu été évoquée par François Hollande. Tout en remerciant le Parlement européen de son soutien, il a appelé de ses vœux une diplomatie européenne commune qui pèserait davantage sur le monde. Il a également profité de cette tribune pour rappeler que le peuple d’Afrique, par l’intermédiaire des tirailleurs africains, avait contribué à libérer la France de « la servitude durant la seconde guerre mondiale », je ne peux que m’associer à cette démarche.
Mais, deux jours avant le sommet de Bruxelles qui traitera du budget de l’UE pour la période 2014-2020, c’est bien évidemment l’avenir de l’Europe qui était au cœur de l’allocution du chef de l’Etat. Mettant en garde contre la monté de l’euroscepticisme, et la prévalence grandissante de l’intérêt national sur l’intérêt européen, il a jugé légitime de travailler à une nouvelle architecture de l’Union et promu une Europe différenciée, plaidant pour des coopérations renforcées. En ce qui concerne le volet économique, François Hollande a souhaité que le budget de l’Europe soit, à l’avenir, doté de ressources propres et qu’une réforme du système monétaire internationale soit enfin menée afin que l’économie européenne ne soit plus mis en danger par des fluctuations incessantes du cours de l’Euro.
Enfin, évoquant le budget 2014-2020, François Hollande a prévenu qu’un compromis entre les 27 états européens était possible, à la condition qu’il soit « raisonnable ». Je souhaite que la ligne défendue par la France, à laquelle j’adhère pleinement, à savoir une Europe solidaire et portée vers la croissance, l’emportera sur celle des Etats qui appellent à une politique d’austérité plus vive encore au niveau européen.
Lire ici l’intervention de François Hollande devant le Parlement européen