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Visite à la communauté française de Colombo (Sri Lanka), du 15 au 19 octobre 2007

Organisée par Philippe Fabry, candidat à l’élection de l’Assemblée des Français à l’Etranger du 2 décembre 2007 dans la circonscription de New Dehli, cette brève visite m’a permis de me faire une idée de la situation du Sri Lanka et des relations de la France avec ce pays, ainsi que de rencontrer informellement de nombreux compatriotes. Sa riche expérience professionnelle dans de nombreux pays d’Asie, sa créativité, sa générosité, font de lui une personnalité très représentative des Français qui s’investissent « sans filet » à l’étranger.

Le Sri Lanka se remet difficilement du désastre du tsunami et les efforts de reconstruction sont entravés par la guerre menée par les indépendantistes tamouls contre le Gouvernement. Même si l’intensité du conflit a baissé, son coût est évalué à plus de 3% du PIB, soit 2 points de croissance. De ce fait, en dépit d’une croissance régulière de 6 à 7% l’an, l’inflation atteint 17% l’an, et l’augmentation des produits de base réduit le niveau de vie du peuple. Le pays souffre aussi d’un important déficit budgétaire.

Les attentats des Tigres tamouls (LTTE) rendent difficile l’accès aux zones de l’Est, dévastées par le tsunami. Ainsi la reconstruction de la route côtière et des infrastructures de la zone de Trincomalé, pour lesquels l’AFD a mis en place une somme de 64 M€, est-elle bloquée : les entreprises ne veulent pas y engager de chantiers par crainte des attentats, des rackets et du fait du poids des contrôles militaires.

Malgré tout, des entreprises françaises telles que Lafarge, Schneider, Alstom, Alcatel, EADJ sont présentes. La société des canaux de Provence mène à bien des travaux d’hydraulique. De nombreuses ONG françaises sont encore actives : Croix-rouge, AICF, AFVP, Actel, Enfants du Monde, Médecins du Monde. Mais depuis l’assassinat des 17 employés de l’AICF en 2006, le nombre des experts a été réduit.

Philippe Fabry, écrivain, éditeur mais aussi navigateur émérite, a monté une ONG qui construit des bateaux et reconstruit un village. Il publie aussi un magazine trilingue pour enfants financé par Solidarité Laïque, partenaire de Français du Monde.

Sur le plan culturel, la France est présente grâce à l’Alliance Française et à l’école. L’Alliance est bien située, mais à l’étroit dans des locaux inadaptés qui réduisent ses capacités d’animation culturelle. Néanmoins, j’ai pu assister, au moment de mon passage, à la manifestation « Lire en fête » et, en juin dernier, la fête de la musique a rassemblé 52 groupes, soit 177 musiciens. Mais l’Alliance ne peut guère développer que son école de langue avec 24 professeurs dont 3 français à destination d’un public de 1100 élèves par session, constitué pour 45% d’adultes et pour le reste des enfants et des adolescents venus parfaire l’enseignement scolaire.


De gauche à droite, Pascal Chazot, Monique Cerisier-ben Guiga, Philippe Roy (Directeur de l'Alliance Française), Sheriff ABDUL RAHUMAN (Président de l'Alliance Française) et Philippe Favry

L’école française est bien installée dans des locaux vastes et adaptés. Elle fait face à une forte chute du nombre d’élèves liée au départ des familles des experts des ONG venues à la suite du tsunami. Aux 51 élèves de la maternelle à la terminale (CNED à partir de la sixième) actuellement scolarisés, il faudrait ajouter une trentaine d’élèves non français pour garantir le dynamisme pédagogique et un équilibre financier durable.


Publié le 23 octobre 2007