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Bénin - 11 au 14 mai 2008

Malgré les difficultés liées au week-end de Pentecôte, j'ai pu réaliser ma visite à Cotonou grâce aux efforts de Sabine Padey, vice-présidente de l'ADFE (qui remplaçait Anne Brunet-Apithy, en déplacement) et à ceux du poste diplomatique.

 Le lundi après-midi a été consacré à une réunion du bureau de l' ADFE au cours duquel nous avons évoqué les conditions de vie au Bénin et en particulier le renchérissement du coût de la vie et le fonctionnement des institutions françaises: consulat, CMS, lycée.

 Un dîner sympathique et studieux offert par M. l'ambassadeur Hervé Besancenot dès le lundi soir m'a permis d'écouter tous les chefs de service exposer les actions qu'ils menaient et les conditions dans lesquelles celles-ci étaient mises en œuvre. En matière de coopération, un accent particulier est mis sur la construction d'écoles à la demande du président de la république béninoise, dans le cadre de l'accord récemment signé entre les deux pays. Des crédits du MAE ont financé la construction d'une école pilote qui servira de modèle au programme mis en œuvre par l'AFD.

 Le mardi, j'ai visité le consulat, complètement réaménagé à l’excellente initiative de M.Monnier, en poste depuis trois ans. Le premier étage de cette maison ancienne, autrefois inutilisé a été transformé en bureaux pour l'accueil de la communauté française alors qu'autrefois, tous les services étaient entassés au rez-de-chaussée, sans qu'aucune confidentialité puisse être respectée, au service social ou à l'état civil par exemple. Les services de visas au rez-de-chaussée, avec vaste salle d'attente et installation confortable pour les agents sont enfin dignes de notre pays et des Béninois qu'on y reçoit.

 Au Lycée français, j'ai pu rencontrer une vingtaine d'enseignants réunis pour l'heure syndicale, puis, l'après-midi, rencontrer l'administration et l'association de parents d'élèves gestionnaire. Cet établissement continue à souffrir de la mauvaise gestion de la crise née de la dévaluation du franc CFA et du poids de la dette qu'il a accumulée envers l'AEFE. De trop nombreuses équipes de parents se sont succédées d'une année à l'autre. La continuité de la gestion n'a pas été suffisante. Ce lycée est malheureusement un exemple des limites de la gestion parentale : en l'absence d'un consensus entre les parents, entre parents et administration, parents et corps enseignant, les décisions financières difficiles ne sont pas prises. Les investissements pédagogiques différés ou mal réalisés. Par ailleurs la mauvaise coordination entre les parents gestionnaires et l'administration génère des conflits comme celui qui se préparait le jour de ma visite sur les contrats de travail des enseignants. Il reste à souhaiter que la nomination d'un agent comptable détaché l'année dernière, l'arrivée d'un nouveau proviseur à la rentrée prochaine, la motivation de l'actuel bureau de l'APE permette une reprise en main du fonctionnement de l'établissement et dynamise une communauté scolaire qui a des atouts (enseignants très motivés, parents engagés) mais qui est minée par un climat conflictuel très ancien. Il n'es reste pas moins que pour un lycée de cette taille, la gestion directe serait préférable.

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 Le CMS a été maintenu à Cotonou mais, tout comme je le constaterai à Lomé, la communauté française ne se l'est pas approprié, ce qui menace à terme la survie de la structure. Les Français, écarté du CMS tant que celui ci était réservé aux coopérants, ont de bons médecins en ville. Une partie des anciens bénéficiaires du système gratuit ne veulent pas de soins payants, même s'ils sont ensuite remboursés par leurs assurances. L'utilité du CMS n'est pas perçue comme il l'est dans des villes telles que Yaoundé, Bamako ou Bangui. Pourtant, il y a une réelle complémentarité entre le CMS et la médecine de ville pour assurer un bon niveau de sécurité sanitaire à notre communauté: veille sur les risques épidémiologiques, connaissance de la fiabilité de cliniques et des praticiens qui y exercent, relations avec les sociétés de rapatriement et les structures d'urgence en France.

 j'ai terminé ma visite à Cotonou en donnant une conférence au Centre Culturel.

 


Publié le 30 mai 2008