LISTE DES ARTICLES

Compte-rendu de mon voyage à New York, le 2 novembre 2007

L’avenir du Français dans le monde dépend étroitement d’initiatives multiples et diverses. Au-delà des écoles de l’AEFE, et avec leur appui, si elles sont capables de se transformer en tête de réseau, c’est en offrant une solide formation bilingue aux enfants des familles francophones dispersées dans le monde qu’on ravivera l’intérêt pour l’étude du Français dans des cercles scolaires et lycéens élargis.

Visite des écoles bilingues

Grâce aux initiatives prises par les familles regroupées au sein de l’association Education Française à New York (EFNY) en relation avec Français du Monde-ADFE-NY et le conseiller AFE Christophe Monnier et fermement soutenue par le service culturel de New York (la conseillère Kareen Rispal et son adjoint Fabrice Jaumont) et l’inspecteur en poste à Washington, M. Sauret) plusieurs réalisations sont en activités et d’autres se préparent.

Les groupes FLAM
A la rentrée 2006, j’avais visité le premier ouvert à Brooklyn. Depuis, 5 autres ont commencé leurs activités. Ce système « after school » est le plus simple à mettre en place, le moins onéreux mais il demande une forte mobilisation de l’association de parents d’élèves qui portent.

Les classes « dual language » en école publique
J’ai pu en visiter deux le vendredi 2 novembre : à Brooklyn et à Harlem. A Brooklyn, 50 enfants étaient candidats à l’entrée en grande section de maternelle. Il a fallu titrer au sort les 30 chanceux. Les autres sont regroupés dans une classe et bénéficient du système FLAM. Le projet, pour la rentrée 2008 est d’ouvrir deux classes de 1ère année de primaire avec les élèves de la grande section de maternelle et ceux de FLAM.

Le groupe de grande section de maternelle est constitué pour moitié d’enfants francophones et non francophones. L’enseignement est donné le matin en Français et l’après-midi en Anglais.

L’atmosphère de la classe de Marie Boutiellon, à la fois détendue et disciplinée est excellente, grâce à des rites institués dès le début de l’année et que les enfants ont bien assimilés. Les changements d’activité se font en douceur et dans la gaîté. Les performances intellectuelles et langagières des enfants m’ont impressionnée.

A Harlem, j’étais attendue par Théo Chino, conseiller de quartier et Robert Jackson, conseiller municipal de New York, dans une très belle et vaste école publique (PS 125 ) dont les élèves sont majoritairement afro-américains, Haïtiens et originaires d’Afrique de l’ouest. J’ai rencontré une classe d’enfants d’une dizaine d’années qui viennent de commencer l’étude du Français. Puis, j’ai assisté à la leçon en Français de fin de matinée des enfants de grande section de maternelle bilingue. La matinée s’est terminée par un lunch en compagnie de la directrice de l’école et de ses adjoints ainsi que de la responsable de tout le système éducatif du Nord de Manhattan, de Robert Jackson et Théo Chino.

 

 cliquez sur une de ces trois photos
pour l'afficher en plus grand

 

 

Une troisième classe en « dual language » a ouvert dans le Bronx, au niveau 6ème, 5ème, dans une des 16 écoles réputées les plus difficiles de New York. A New York, on arrive à lancer de l’enseignement bilingue dans l’équivalent d’une ZEP. C’est un modèle à suivre en France.

Le Programme Héritage

Il est financé par 4 fondations américaines pour un montant de  200.000 $. Quelques centaines d’adolescents issus de familles d’immigrants récents en provenance d’Afrique de l’Ouest et d’Haïti bénéficient de ce programme d’enseignement du Français dans 6 écoles et ces cours, après avoir été proposés en « After school » sont aujourd’hui intégrés dans le cursus.

Les projets
Un programme HERITAGE est envisagé à Miami et, pour l’été prochain « un summer camp » (centre aéré) à New York pour les adolescents.
Une partie des familles de EFNY, l’association présidée par Annie Raven que je n’ai malheureusement pas pu rencontrer, continuent à œuvrer pour la création d’une école entièrement bilingue, publique et gratuite qui apporterait un début de réponse aux besoins scolaires des 100.000 enfants de familles francophones de New York et de sa région. Mais les obstacles sont nombreux, depuis la recherche de partenaires au recrutement d’enseignants de Français et des matières enseignées en Français, titulaires des certificats de pédagogie du disctrict de New York.

Conclusion

La dynamique de l’enseignement bilingue Français-Anglais à New York est très impressionnante. Pour 2008, l’ensemble de ces programmes a été doté de 100.000€ par le gouvernement et une levée de fonds de 100.000 € est lancée pour démultiplier le financement public.
Pour garantir la pérennité et la multiplication de ces initiatives, qui sont complémentaires, il faudra trouver des enseignants. Actuellement le vivier local suffit. Ensuite il faudra multiplier les accords de partenariats entre des rectorats français et des Etats américains afin de faciliter les échanges d’enseignants sur des visas de 2 ans. Pourquoi, aussi, ne pas organiser la formation de professeurs des écoles français, déjà bilingues, aux certificats de pédagogie des Etats américains, en commençant par New York par un accord avec l’Université Columbia. C’est une voie à explorer.

Ces réalisations novatrices supposent la conjonction entre un groupe de familles motivées et unies, un américain désireux d’enrichir l’offre de son école, pour les élèves bilingues et pour tout le public scolaire. Le soutien des services culturels de l’ambassade de France donne enfin à tout projet la garantie de la pérennité et d’un soutien pédagogique et financier durable.

Enfin, l’enseignement bilingue français-anglais se développe sous des formes diversifiées à New York.
Publié le 13 novembre 2007