Il y a bientôt un an la circulaire Guéant sur les étudiants étrangers était supprimée par notre gouvernement. Depuis cette date, la ministre de l’enseignement supérieur, Geneviève Fioraso, ainsi que le ministre de l’intérieur, Manuel Valls, planchent sur une nouvelle politique d’accueil des étudiants étrangers.
La tâche est rude car la circulaire Guéant a laissé des traces et a écorné l’image d’une France ouverte sur le monde. Désormais, avec 260 000 étudiants étrangers, notre pays se classe à la cinquième place des pays les plus accueillants. Pour remédier à cette perte de vitesse et pour faire face à la concurrence d’autres pays, des mesures ont été annoncées lors d’une visite à la cité universitaire internationale de Paris, par ces deux ministres en pointe sur le dossier. Dans ce lieu, ô combien symbolique, emblème d’une France accueillante, ils ont affiché leur volonté de changer radicalement la politique d’accueil des étudiants étrangers dans notre pays.
J’estime que les mesures annoncées, généralisation du titre de séjour pluriannuel, rapprochement des universités et des préfectures dans le but de simplifier le suivi des étudiants étrangers, prolongation d’une année du titre de séjour afin de permettre une première expérience professionnelle en France, vont dans le bon sens. La possibilité que les doctorants étrangers puissent obtenir un visa permanent est également une très bonne nouvelle. Ce sont des mesures fortes et concrètes qui auront un impact important sur le terrain.
Ce changement de cap, par rapport à la politique menée sous l’ancien gouvernement, doit permettre à la France d’attirer les meilleurs étudiants étrangers. Cible principale, ceux provenant des pays émergents et qui se tournent actuellement vers l’Australie, les Etats-Unis ou le Royaume-Uni dont les universités sont devenues plus attractives que les universités françaises. La France doit donc, de nouveau, parvenir à attirer ces « cerveaux » afin de continuer à perpétuer la tradition d’accueil des étudiants étrangers qui est la sienne depuis de nombreuses années.
Le débat lancé par le gouvernement sera prolongé très prochainement au Parlement. En effet, le Président de la République s’est engagé à ce que soit organisé un débat parlementaire consacré à l’immigration pour motif professionnel et à la mobilité étudiante. Il a été repoussé de quelques semaines à l’Assemblée nationale et aura lieu au Sénat ce 24 avril.
Gageons que ces deux débats, ainsi que la discussion, dès le 22 mai à l’Assemblée nationale, du projet de loi sur l’enseignement supérieur de la France, seront alimentés par la proposition de loi de ma collègue Dominique Gillot, sur l’attractivité universitaire de la France, dont j’ai été nommée rapporteure, ainsi que par le document élaboré spécifiquement par le Secrétariat général à l’Immigration et le futur rapport du député missionné sur la question par Manuel Valls, Matthias FEKL. Quant à la disposition du projet de loi de la ministre Geneviève Fioraso qui propose d’étendre les exceptions au principe qui fait du français la langue de l’enseignement, des examens, des concours et des thèses, je considère que l’inquiétude qu’elle suscite est toute légitime. En effet, nous devons, sans relâche, œuvrer pour la défense de notre langue et de la Francophonie. Mais il me semble essentiel, pour le moins, d’ouvrir le débat en termes d’attractivité de nos universités.