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Le patient au coeur de la stratégie de santé du gouvernement

La ministre des affaires sociales Marisol Touraine a présenté hier sa stratégie nationale de santé, dont la mesure phare est l’instauration pour les consultations médicales du tiers payant, comme en pharmacie. Aujourd’hui le patient doit payer non seulement le ticket modérateur (c’est-à-dire la somme non remboursée par la Sécurité sociale) mais également faire l’avance des frais pris en charge par la Sécurité sociale. Dès la fin 2014 les patients les plus modestes, titulaires de l’aide à la complémentaire santé seront dispensés de cette avance, et la mesure sera généralisée dès 2017.

C’est un pas important vers un plus large accès aux soins, dans la lignée de la couverture maladie universelle instaurée en 2000, et plus précisément sur le modèle de la CMU complémentaire dont les bénéficiaires, qui ne payent pas le ticket modérateur, n’ont à avancer aucun frais.

Les opposants à la généralisation du tiers payant arguent que cela va conduire à une déresponsabilisation des patients. La ministre rejette cette idée et assure que « dans les pays où le tiers-payant a été instauré, aucun lien n’a été constaté avec une augmentation des visites chez les médecins ».

La ministre des affaires sociales a également annoncé le renforcement des critères des contrats de complémentaire santé pour garantir la qualité de la protection. Cette mesure sera inscrite au projet de loi de financement de la sécurité sociale 2014.

Autre mesure importante, l’ouverture de 300 « maisons de santé pluridisciplinaires » pour faciliter l’accès aux soins dans les zones désertées et la mise en place dans ces mêmes zones de 200 « praticiens territoriaux », des médecins auxquels on garantira un revenu minimum de 3 600 euros mensuels.

La « stratégie sanitaire » prévoit également la facilitation de l’échange d’informations entre médecins par la création d’un « dossier médical personnalisé » pour certains patients, la possibilité de faire des actions de groupe en justice dans le domaine de la santé et une meilleure orientation des patients dans le parcours de soin grâce à une coordination par les généralistes.

Si cette dernière mesure ainsi que celles visant à un meilleur accès aux soins dans les zones désertées ont éveillé les craintes d’une étatisation de la médecine, tel n’est clairement pas l’objet de la stratégie nationale de santé. Il s’agit bien plutôt de garantir une meilleure prise en charge du patient, tant au niveau de l’accès financier et géographique aux soins qu’au niveau du parcours médical en lui-même.

Je me félicite donc que la réforme de notre système de santé, que nous savons tous inéluctable, ne s’envisage pas uniquement en termes comptables mais tienne compte de la réalité sociale et humaine des plus précaires de nos concitoyens.

Cette considération vaut également pour ceux de ces concitoyens établis à l’étranger : une réforme de la Caisse des Français de l’étranger (CFE), l’un des instrument de la protection sociale de ces Français, doit être menée. Je suis en contact constant avec le cabinet de la ministre des Affaires sociales pour travailler à cette tâche.

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