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Les quatre priorités de la France présidente du Conseil de sécurité de l’ONU

Depuis dimanche et pour un mois, la France assure la Présidence du Conseil de sécurité de l’ONU. Le programme qu’elle veut porter est axé sur quatre priorités : la Centrafrique, la Syrie, la protection des journalistes et la lutte contre le trafic de drogues dans le Sahel.

Laurent Fabius a souligné, lundi 2 décembre, qu’il est indispensable que la communauté internationale soutienne les forces africaines de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA), qui vise à protéger les populations civiles. Le Ministre des Affaires étrangères souhaite donc que le Conseil de sécurité adopte au plus tôt une résolution en ce sens. 200 militaires sont déjà arrivés à Bangui pour préparer un éventuel renforcement du dispositif mis en place dans la capitale. Le matériel nécessaire à l’installation de ce renforcement doit être acheminé dans les jours à venir. A l’heure actuelle, le dispositif militaire français déployé à Bangui est constitué de 600 militaires, qui sont en mesure si la situation l’exige d’assurer la protection des ressortissants français, et qui assurent le maintien en activité de l’aéroport international M’Poko, seule voie d’accès internationale au pays.

La France présidente du Conseil de sécurité s’attachera à ce que la Syrie reste au cœur des préoccupations de la communauté internationale. La première de ces préoccupations est d’aider les populations et d’assurer leur protection. L’urgence, ensuite, est de parvenir à une solution politique. C’est l’objectif de la Conférence de paix sur la Syrie qui doit se tenir le 22 janvier prochain, à Genève, comme l’a annoncé fin novembre le secrétaire général de l’ONU. Des consultations doivent se tenir dès cette semaine au Conseil de sécurité autour de la Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires, Mme Amos, pour trouver des pistes d’action.

L’assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, nos deux compatriotes journalistes à RFI, a rappelé à tous la nécessité de protéger la liberté d’opinion, d’expression, d’information, et la liberté des médias. Les journalistes prennent des risques parfois très grands pour assurer la libre circulation des informations, pour nous renseigner, nous avertir, nous alerter. Selon Reporters sans Frontières, 90 journalistes et 47 citoyens-journalistes ont été tués en 2012. Un millier ont été arrêtés et emprisonnés. Ils doivent être protégés. Le 26 novembre dernier, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté une résolution sur la protection des journalistes pour lutter contre les violences exercées contre eux et contre l’impunité des auteurs de ces violences. La France veut poursuivre cet engagement: c’est pour sensibiliser la communauté internationale à cette question que Laurent Fabius a souhaité que le Conseil de sécurité organise, le 13 décembre, une réunion sur le thème de la protection des journalistes, ouverte à la société civile et à la presse.

Le trafic de drogues participe de la déstabilisation de l’Afrique de l’Ouest, en particulier du Sahel. Bien que la région soit un acteur majeur du trafic international de cocaïne, les saisies y sont faibles, du fait de l’insuffisance de la réponse institutionnelle dans ces pays, de formations incomplètes, d’un faible taux d’équipement, enfin de frontières terrestres, maritimes et aériennes peu contrôlées et donc poreuses. La France est très engagée dans ce domaine. Elle est notamment l’un des principaux bailleurs de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), qui a pour mission d’élaborer les normes internationales dans le domaine des stupéfiants, et d’évaluer la menace que constitue le trafic. Elle intervient par ailleurs au sein de la Commission des stupéfiants de l’ONU. Ces dernières années, le trafic de drogues a augmenté, entraînant une hausse de la corruption, de la délinquance, de la violence, et impactant ainsi la paix et la sécurité internationale. C’est pourquoi la France est favorable à une mobilisation accrue de la communauté internationale sur ces sujets. Un débat sera organisé sur la question le 18 décembre au Conseil de sécurité de l’ONU.

Il est tout à fait essentiel que la France ait ainsi fixé quatre grandes priorités pour la politique internationale de l’ONU. C’est là une garantie d’efficacité dans ces domaines sensibles dont les problématiques appellent des avancées rapides.

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