« Erasmus + », un programme simplifié et renforcé pour dynamiser la mobilité en Europe

Les résultats de l’enquête PISA font la Une de tous les journaux. L’importance de l’enquête n’est pas à nier : la France a perdu cinq rangs dans le classement international, ce qui est un réel signal pour notre système éducatif.

Toutefois, la publication, mardi 3 décembre, de l’enquête, ne doit pas venir masquer une avancée majeure, concrétisée le même jour : l’adoption, par le Conseil de l’Union européenne (qui réunit les ministres concernés des Etats membres), du programme « Erasmus + » qui rassemble tous les programmes européens actuels dans les domaines de l’éducation, la formation tout au long de la vie, la jeunesse et le sport. Les programmes (Comenius, Leonardo da Vinci, Grundtvig etc.) conservent leurs noms et spécificités : le programme Erasmus + se contente de les réunir pour en simplifier la gestion et permettre une action plus cohérente et plus efficace. Surtout, et il faut le souligner dans cette difficile période de restrictions budgétaires, des fonds ont pu être dégagés pour permettre une augmentation de 40 % du budget pour 2014-2020 par rapport à la période 2007-2013. Ce nouveau budget de 14 milliards d’euros permettra à plus de 5 millions de jeunes européens de découvrir un ou plusieurs pays de l’Union, dans lesquels ils pourront faire leurs études, suivre une formation, ou encore prendre part à des activités de volontariat. Cette augmentation significative du budget constitue donc une avancée majeure.

Ce nouveau programme s’inscrit dans la stratégie « Europe 2020 », la stratégie sur dix ans présentée en 2010 par la Commission européenne pour relancer l’économie européenne par une gouvernance plus étroite de l’Union et une croissance « intelligente, durable et inclusive ». Erasmus + encourage la coopération de toutes les organisations dans les domaines de l’éducation, de l’enseignement supérieur, de la formation professionnelle, de la jeunesse et du sport, coopération facteur de dynamisme. Le programme veut aussi associer des partenaires de pays tiers à la construction de projets de mobilité.

Erasmus + répond à l’objectif de permettre à toujours plus de jeunes de bénéficier d’une expérience de mobilité, importante pour le développement personnel et toujours davantage valorisé au niveau professionnel. Il s’agit également de diversifier les publics, car on sait qu’aujourd’hui ce sont surtout les étudiants des écoles d’ingénieurs ou de commerce qui ont accès à ces programmes, pas assez accessibles à l’université, et moins encore dans les cursus professionnels et technologiques. C’est pour cette raison que les ministres européens des domaines concernés avaient demandé à la Commission, à l’initiative de la France, de flécher le budget complémentaire en direction des jeunes des filières professionnelles et technologiques. Ce message a été entendu, et davantage de lycéens et étudiants issus de ces filières pourront bénéficier de ces programmes.

En France, entre 2007 et 2013, les différents programmes européens de mobilité ont permis à 4000 élèves, 4800 lycéens professionnels et apprentis, 32 000 étudiants, 11 000 jeunes dans des actions éducatives non formelles telles que projets associatifs ou volontariats et 6500 enseignants de découvrir un pays de l’Union. Notre pays est ainsi le second utilisateur de ces programmes.

Dynamiser toujours davantage les échanges entre jeunes européens est indispensable, c’est pourquoi l’adoption d’Erasmus +, qui simplifie les programmes de mobilité en les unifiant, et les renforce grâce à des financements plus importants, est une excellente nouvelle.