0

Accroître les chances de guérison d’un cancer et réduire les inégalités devant la maladie

La semaine dernière, François Hollande a présenté le troisième plan cancer (2014-2019). 3 millions de personnes vivent aujourd’hui en France avec ou après un cancer. Près de 355 000 personnes font l’objet d’un diagnostic de cancer chaque année, et, si le nombre de nouveaux cas a doublé au cours des trente dernières années, la mortalité a régulièrement diminué et, aujourd’hui, plus d’une personne atteinte de cancer sur deux guérit. Cependant, ce sont chaque année 148 000 décès qui sont dus à un cancer, c’est pourquoi il importe de renforcer la lutte contre cette maladie, qui concerne chacun d’entre nous. C’est l’objectif de ce troisième plan, doté de 1,5 milliards d’euros, dont la moitié financera des mesures nouvelles.

La ligne directrice de ce plan est la lutte contre les inégalités sociales et territoriales face à la maladie. Il s’agit tout d’abord de favoriser des diagnostics plus précoces, en développant les programmes de dépistage, notamment celui du cancer du col de l’utérus, et en renforçant la coopération avec les médecins traitants pour assurer l’accès de tous au dépistage du cancer du sein et du cancer colorectal. En outre, l’accès à une information transparente doit être amélioré. Enfin, l’opportunité de développer les diagnostics précoces pour les cancers les plus fréquents et/ou les plus graves, tels le cancer du poumon et de la peau, sera étudiée.

La qualité de la prise en charge doit également être améliorée. Les délais de prise en charge et d’accès aux examens doivent être réduits. Les territoires ne sont pas égaux dans ce domaine, notamment en termes d’équipement, aussi le plan prévoit-il de pallier cette inégalité. Une organisation spécifique pour les personnes âgées les enfants et les jeunes sera mise en place pour garantir une prise en charge adéquate de ces publics. La télémédecine sera développée. Le plan prévoit l’accompagnement des évolutions thérapeutiques et technologiques (chimiothérapie orale, chirurgie ambulatoire, radiologie interventionnelle), afin de permettre de réduire les effets secondaires des traitements.

Les formations et métiers de la cancérologie vont évoluer, notamment via la création d’un nouveau métier d’infirmier(e) clinicien(ne) dans ce domaine. La création de postes d’internes et de praticiens hospitaliers en cancérologie se fera dans le souci de réduire les disparités territoriales. Le plan met un accent particulier sur l’innovation et le développement de la médecine personnalisée, c’est-à-dire tenant compte des caractéristiques génétiques propres des patients et des spécificités de leur tumeur.

Il s’agit également de préserver au maximum la qualité de vie des personnes atteintes d’un cancer, en associant plus étroitement le patient aux décisions le concernant, en favorisant l’accès aux dispositifs de soutien notamment sur le plan psychologique, en simplifiant l’accès aux aides à domiciles. Pour limiter l’impact du cancer sur les études des malades, l’accès à l’enseignement à distance va être élargi. Les conditions d’attribution des indemnités vont être assouplies pour atténuer les conséquences économiques de la maladie, tandis que des « Assises nationales sur la désinsertion professionnelle » due à des problèmes de santé seront organisées en 2015 ou 2016 pour lutter contre ce problème.

Enfin, ce nouveau plan prévoit de lutter contre le cancer en informant mieux sur les comportements qui réduisent les risques, puisqu’on estime que 40 % des décès par cancer pourraient être évités grâce à des changements de comportements individuels ou collectifs. Ces comportements sont principalement le tabagisme, responsable de plus de 30 % des décès par cancer, et l’alcoolisme, responsable de 10 % des décès. L’obésité et le surpoids sont d’autres facteurs, tandis que la pratique d’une activité physique régulière et la consommation de fruits et de légumes contribuent à réduire les risques. Mais le risque de cancer n’est pas seulement lié aux comportements individuels : de nombreux travailleurs sont exposés à des produits cancérogènes dans leur cadre professionnel. Le plan cancer contient donc des mesures destinées à réduire cette exposition.

Le plan cancer est élaboré tous les cinq ans pour dresser un état des lieux et décider des mesures à mettre en œuvre. Il est indispensable pour lutter efficacement, notamment par la prévention et l’éducation, contre la première cause de mortalité en France. Ce nouveau plan se fixe en outre un objectif précis et ambitieux, celui « de donner les mêmes chances à tous partout en France pour guérir du cancer », comme l’a rappelé François Hollande lors de sa présentation.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*