En février, la Commission européenne a publié les résultats d’un sondage réalisé auprès de 28 000 ressortissants de l’Union européenne, à propos de leurs pratiques en matière de connexion internet lorsqu’ils se déplacent dans un autre pays. 53 % des sondés disent ne jamais utiliser Internet dans un autre pays de l’UE : 28 % éteignent totalement leur téléphone, et 25 % désactivent l’option d’itinérance des données. L’itinérance est le service proposé par les opérateurs pour pouvoir utiliser son téléphone à l’étranger en se connectant à un autre réseau, et l’itinérance des données ne concerne que l’accès à Internet par la connexion à un réseau étranger. Seuls 16 % des Européens interrogés se connectent à Internet via un accès Wifi, et 10 % utilisent une carte SIM du pays où ils sont en déplacement.
En France, ce sont 61 % des sondés qui n’utilisent pas Internet à l’étranger (41 % éteignent leur mobile et 20 % désactive l’itinérance des données). Seuls 5 % utilisent autant à l’étranger qu’en France leur portable pour envoyer et recevoir des mails. Enfin, appels vocaux et SMS sont, comme la consommation de data, plus faibles pour la majorité des touristes européens lorsqu’ils voyagent.
Ces résultats sont dus au coût des communications à l’extérieur des frontières nationales, et à la difficile compréhension des offres, facteurs qui alimentent la peur de recevoir à la fin du mois une facture exorbitante.
Depuis l’entrée en vigueur en juillet 2012 d’un accord conclu avec le Conseil de l’Union européenne et adopté par le Parlement européen, l’encadrement du prix des communications pour les usagers se déplaçant en Europe a été progressivement renforcé. Le prix des appels téléphoniques et des SMS était déjà plafonné, mais le plafond est abaissé chaque année depuis 2012. Ainsi, une minute d’appel émis ne pouvait coûter plus de 35 centimes avant 2012 ; ce plafond est aujourd’hui à 24 centimes, et passera à 19 centimes en juillet 2014. Une minute d’appel reçu coûtait au maximum 11 centimes avant 2012, et en coûtera 5 à compter de juillet prochain. Pour le prix d’un SMS, la législation européenne prévoit d’abaisser le plafond de 11 à 6 centimes.
L’accord contient également des dispositions encadrant les tarifs pratiqués pour l’itinérance des données, tarifs pour lesquels il n’existait auparavant aucune limite de prix. A compter de juillet 2012, un mégaoctet (soit l’équivalent de 100 mails reçus ou envoyés, ou d’une demi-photo reçue ou envoyée) ne peut être facturé plus de 70 centimes, ce plafond passant à 45 centimes en 2013 puis 20 centimes en 2014. Surtout, à compter de juillet prochain, les consommateurs pourront choisir un fournisseur d’itinérance différent de leur fournisseur national, tout en gardant un seul numéro. Les fournisseurs nationaux seront contraints d’informer leurs clients de ce droit. Cette mise en concurrence entre opérateurs doit permettre d’abaisser davantage encore les prix pratiqués dans le secteur, ce qui profitera à tous ceux qui se déplacent en Europe.