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Face au conflit israélo-palestinien, la voix de la France doit être claire et forte

femme pleursLe 8 juillet dernier, Israël a lancé l’opération « Bordure protectrice », pour mettre fin aux tirs de roquettes du Hamas et détruire les tunnels qui permettent aux combattants du Hamas de mener des attaques en territoire israélien.  Les bombardements sur la bande de Gaza qui ont suivi ont été particulièrement meurtriers.  Dimanche, à l’issue d’une offensive importante de Tsahal – l’armée israélienne- à Chadjaiya, on décomptait 500 victimes Palestiniennes, en majorité des civils. Côté israélien, 25 militaires sont morts depuis le début de l’opération. Le bombardement de l’enclave palestinienne dimanche est le plus meurtrier depuis le conflit de 2008-2009.

Samedi, le gouvernement français a interdit la tenue d’une manifestation de soutien à la Palestine. Les affrontements entre forces de l’ordre et manifestants qui ont éclaté lors d’un précédent rassemblement dimanche 13 juillet ne peuvent, selon moi, motiver une telle interdictionLe maintien de l’ordre public ne saurait justifier une limitation de la liberté d’expression. Une manifestation susceptible de débordements ne doit pas être interdite : elle doit être encadrée. S’ils surviennent malgré tout comme à Barbés samedi ou Sarcelles dimanche, les actes de violence, d’incitation à la haine raciale ou antisémites doivent être sévèrement punis. L’autorisation, ce lundi, d’une manifestation pour une paix durable entre Israéliens et Palestiniens, prévue mercredi prochain à Paris, est donc à saluer.

Au-delà de la question des manifestations, il est essentiel que la France adopte une position claire et condamne les violences au Proche-Orient, quels qu’en soient les auteurs. Une réaction plus forte était attendue suite à l’offensive meurtrière de dimanche. Si les actions du Hamas sont évidemment condamnables et condamnées, celles de Tsahal  ne sont pas davantage justifiées. Le gouvernement de Benjamin Netanyahou est connu pour son intransigeance (refus de libérer des prisonniers palestiniens, suspension du transfert aux Palestiniens des droits de douane perçus par Israël en leur nom sans lesquels les fonctionnaires ne peuvent être payés). L’offensive qu’il a lancée le 8 juillet se caractérise avant tout par un manque de considération totale pour les civils palestiniens. Au nom de l’efficacité, Tsahal pilonne des quartiers entiers, comme celui de Chadjaiya ce week-end. Certes, Israël avait « recommandé aux habitants d’évacuer ». Mais ce n’est pas toujours possible, il n’y a pas toujours d’endroit pour se réfugier, les zones d’intervention ne sont pas signalées avec précision, et en tout état de cause, de telles recommandations ne dispensent aucunement Israël du respect des lois humanitaires internationales qui imposent d’épargner les civils.

 Le bombardement, dans la nuit de dimanche à lundi, d’un hôpital de Gaza est une nouvelle illustration frappante de cet absence d’égard pour les civils.

Un cessez-le-feu doit être trouvé, qui protège les deux populations, et prévoie notamment l’arrêt du blocus de la bande de Gaza, qui asphyxie l’économie de la zone. Donner davantage de crédit à Israël au motif que son action dispose d’un cadre officiel, c’est donner raison aux massacres perpétrés par Tsahal, et c’est courir le risque d’une escalade des violences. Condamner les violences des deux camps et agir pour le démarrage d’un processus de paix, telle doit être l’attitude de la France. Nous devons exprimer cette position d’une voix claire et forte.

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