La semaine dernière, j’ai participé au Sénat à un débat sur le thème, « Service civil : volontaire ou obligatoire ? » (lire mon intervention ici). Ce débat intervenait après l’émoi suscité par les attentats du mois de janvier en France et les déclarations du Président de la République en faveur d’un « service civique universel ».
Je me félicite de l’annonce, ce lundi, du ministre de la Jeunesse, de la Ville et des Sports, Patrick Kanner, qui a assuré que le gouvernement débloquerait les moyens nécessaires pour rendre le service civique « universel » et que la qualité des missions serait préservée.
« Le service civique était calibré pour 45.000 jeunes en 2015, il va passer dès 2015 à 70.000, voire un peu plus, pour être au moins à 150.000 en 2016″, a déclaré M. Kanner devant la presse, lors d’un colloque à l’Assemblée nationale sur les cinq ans du service civique.
Le service civique, qui permet aux 16-25 ans d’effectuer une mission d’intérêt général de six à douze mois, indemnisée 573 euros nets par mois, auprès d’associations, de collectivités ou de services publics (hôpitaux, écoles…), a accueilli 35.000 jeunes en 2014.
Les engagements de François Hollande, qui a promis de le rendre accessible à tout jeune qui en fera la demande et d’atteindre le nombre de 170.000 volontaires à la fin de son mandat, « seront mis en œuvre », a ajouté M. Kanner.
« Les moyens financiers seront débloqués, c’est une priorité nationale ». Selon le ministre, il faudra porter le budget annuel de l’Agence du service civique « autour de 650 à 700 millions d’euros pour obtenir l’objectif » annoncé. « Cette année, j’ai un déblocage de 80 millions d’euros qui se rajoutent aux 170 millions d’euros déjà existants », a-t-il précisé.
M. Kanner a confirmé qu’il n’était pas question de rendre le service civique obligatoire, comme certains à droite le réclament. « Le service civique va perdurer dans sa forme actuelle, basée sur le volontariat des jeunes. »
Dans son discours de clôture du colloque, il a souligné que « 84% des jeunes » en service civique effectuent aujourd’hui leurs missions auprès d’associations. « Je souhaite mobiliser tous les ministères et toutes les collectivités locales. »
Car « un tel objectif implique que tous les acteurs, publics et associatifs, soient parties prenantes, et que ce saut quantitatif ne se traduise pas par une régression qualitative. Nous veillerons à la qualité des missions ». « Il y a des missions utiles à l’hôpital, dans la police, dans les écoles, dans la plupart des services publics, des missions qui ne sont pas des substitutions aux postes de fonctionnaires », a-t-il souligné.