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Violences conjugales: généralisation nationale du téléphone grave danger, alors que l’on dénombre encore 202 décès au sein des couples en 2014

La violence au sein du couple constitue, encore aujourd’hui, une insoutenable réalité: en 2014, ce sont 202 décès qui y ont été constatés par la Direction Générale de la Police Nationale, la Direction Générale de la Gendarmerie Nationale et la Délégation aux Victimes du ministère de l’Intérieur. Même si leur rapport annuel laisse apparaître une légère diminution de 8,5%, de ces  morts violentes au sein du couple, avec 19 de moins qu’en 2013, le gouvernement doit poursuivre ses efforts pour endiguer ce fléau  d’une violence le plus souvent cachée, insaisissable et dévastatrice pour tous les membres d’une famille.

Il demeure, en effet,  que 118 femmes sont décédées au cours de l’année écoulée, victimes de leur compagnon ou de leur ex-compagnon. En moyenne, une femme décède tous les 3 jours sous les coups de son compagnon. 7 enfants sont également décédés concomitamment à l’homicide de leur père ou de leur mère. 25 hommes sont également décédés, victimes de leur compagne, compagnon ou ex-compagne, 5 étant eux-mêmes auteurs de violences.

Je me félicite de la volonté politique clairement affichée depuis 2012, qui s’est traduite par la mise en place en 2014 du 4ème plan interministériel de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes. Ce plan, conçu et mis en œuvre avec l’ensemble des associations et des acteurs concernés, est construit autour de trois priorités : organiser l’action publique autour d’un principe d’action simple – aucune violence déclarée ne doit rester sans réponse -, protéger efficacement les victimes et  enfin, mobiliser l’ensemble de la société.

La priorité absolue réside bien dans la protection des victimes et la prévention des atteintes. Pour y parvenir, il s’agit de mettre en œuvre une action cohérente traversant les frontières ministérielles (Justice, Intérieurs, Affaire sociales, Droits des femmes) et les programmes budgétaires, coordonnant les objectifs nationaux et les initiatives locales, unissant dans un même combat des acteurs de tous horizons, pour agir au plus près du phénomène, au sein de la plus grande intimité.

La mise en service du téléphone grave danger, expérimenté avec succès dans 13 départements, et son déploiement sur tout le territoire illustre parfaitement cette nécessité de cohésion et de rassemblement tant des acteurs institutionnels que des acteurs de terrain  qui, bien avant la généralisation du dispositif par le législateur, ont expérimenté et démontré que le téléphone grave danger pouvait sauver des vies.

Aujourd’hui, un Guide du dispositif de téléprotection des personnes en grave danger est envoyé à chacun de ces acteurs, dans le souci de simplifier et coordonner leur action en assurant la cohérence et la lisibilité d’ensemble du dispositif. L’objectif est bien de  protéger physiquement les victimes de violences et de les accompagner, socialement et psychologiquement, toujours bien sûr avec le souci de respecter les droits et libertés de la victime dont le consentement est toujours expressément requis, et ce quel que soit le niveau de protection souhaité.

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