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Engageons-nous!

François Hollande a réaffirmé son engagement au service civique. Le Service Civique, un engagement volontaire au service de l’intérêt général, ouvert à tous les jeunes de 16 à 25 ans, sans conditions de diplôme et indemnisé par 573 euros par mois.

Dans son discours de voeux, il a souligné la nécessité fondamentale du dispositif d’encouragement à l’engagement citoyen et de soutien public pour la société française dans le contexte actuel : « La France a besoin de mouvement. Elle a besoin d’actions. Elle a aussi besoin d’engagement. Le Service civique est un facteur de brassage, d’intégration, d’insertion. Je demande donc au Gouvernement d’engager par étapes sa généralisation. Les missions seront multiples : du soutien aux personnes les plus fragiles à la préservation de la planète. »

Quelques semaines après les attentats de Charlie Hebdo, constatant que le nombre de demandes était quatre fois supérieur à celui des missions proposées, le Président s’était engagé à  rendre le service civique «universel», c’est-à-dire à faire en sorte que tout jeune désireux de s’engager puisse effectivement  le faire. Aussi l’objectif avait-il été fixé de «proposer 150 000 ou 160 000 missions dans un délai particulièrement court.» Ainsi plusieurs partenariats avec les ministres, dont Patrick Kanner (Ville, Jeunesse et Sports) et Marisol Touraine (Affaires sociales, Santé et Droits des femmes), projettent-ils la création de 25 000 missions de service civique d’ici à 2017 (dont 17 000 dès 2016).

Aujourd’hui, un palier supplémentaire est donc franchi, pour «à terme, que la totalité d’une classe d’âge fasse ce service civique». L’Élysée précisant même que  ce dernier pourrait être d’une durée «plus courte» – deux, trois ou six mois au lieu de neuf en moyenne actuellement – et concernerait donc entre 700 000 et 800 000 jeunes. Dans un premier temps, d’ici 2018, 350.000 jeunes effectueront une mission d’intérêt général, avec, comme objectif, la moitié d’une classe d’âge. Pour une « généralisation effective », le cap est fixé à l’après 2020.

 La « généralisation » évoquée implique une montée en charge ambitieuse. Cependant, il n’est pas question de rendre le service civique obligatoire. Comme le rappelle François Chérèque, le président de l’Agence du service civique (ASC), la citoyenneté est, avant tout un engagement. Il importe donc, me semble-t-il que sa généralisation s’effectue, certes peut-être pas aussi rapidement que nous l’aurions souhaité, mais bien sur la base du volontariat. Comme le rappelle la Cour des comptes dans un rapport publié en février 2014, il ne doit pas y avoir de «risque de substitution à l’emploi induit par la multiplication des missions».

Mais attention au coût de ce beau projet: si le service public ne coûte pratiquement rien à l’entité qui accueille le jeune, la note demeure importante pour l’Etat!  En 2015, le budget consacré au service civique s’élève à 229 millions d’euros. Il sera de 391 millions en 2016. Mais François Chérèque évoque un coût de 3 milliards d’euros pour une réforme visant à une « généralisation »!

Il demeure que comme le rappelait François Hollande il y a quelques mois, «Il va falloir dégager des moyens, mais ça n’a pas de prix ».

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