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Le président de Vivendi, Vincent Bolloré auditionné par la commission de la Culture

Il y a quelques jours, j’ai participé en tant que membre de la commission de la Culture, de l’Éducation et de la Communication à l’audition de Vincent BOLLORE, président du Conseil de surveillance de Vivendi. Vous pouvez retrouver les vidéos de l’audition au Sénat ici.

J’ai, à ce titre, pu poser deux questions (mon intervention ici, 27ème minute) : la première relative à la francophonie et la seconde relative à sa stratégie de développement en Afrique. En effet, le groupe Canal+ participe au financement de la création francophone et anglophone. Je suis inquiète du fait qu’internationalisation rime souvent avec standardisation. Il est donc nécessaire que la chaîne française défende la francophonie et la diversité du patrimoine culturel européen (le conseil des ministres européens de la culture avait déjà proposé le 31 mai dernier d’imposer sur NETFLIX un quota minimal d’exposition d’œuvres européennes : mon article ici). De plus, j’ai souhaité que Monsieur BOLLORE précise la nature des relations entre son groupe et TV5 Monde et France Médias Monde.

Ainsi, le président du Conseil de surveillance de Vivendi a-t-il expliqué que son groupe entretenait de très bonnes relations avec ces deux chaînes. Effectivement, Canal + les diffuse ainsi que leur chaîne de jeunesse sur tous les territoires francophones.

De plus, il a pu rappeler que le cinéma français a pris des engagements précis de diversité et de financement qui n’existeraient pas sans le groupe Canal +. Il défend l’émergence de petits films et est attentif aux gros budgets afin d’éviter que les gros films ne monopolisent les engagements de Canal + sur le cinéma. Selon lui, le groupe Canal + fait beaucoup d’effort afin d’assurer la pérennité du cinéma français. Cependant, la chaîne a perdu environ 500 000 abonnés depuis 2012. Or, ce sont ces abonnés qui permettent un chiffre d’affaire, ouvrant au financement du cinéma français.

 Enfin, la francophonie constitue un axe principal de sa gestion du groupe. Les investissements du groupe dans les pays francophones sont considérables tant pour y augmenter le nombre d’abonnés (il y a presque plus d’abonnés hors de France qu’en France) que pour y développer les contenus en français. Selon Vincent BOLLORE, Canal + doit soutenir l’exception culturelle et l’exporter.

Cette audition a été riche en enseignements. Monsieur BOLLORE a pu nous rassurer sur le rôle que son groupe comptait jouer dans la création française et dans le soutien à la francophonie, notamment en Afrique. Il est effectivement primordial que nous valorisions la culture et la langue française dans le monde entier. Ces deux éléments constituent un atout considérable pour le rayonnement culturel et économique de notre pays. J’ai déjà pu le rappeler lors de l’audition du président de l’Institut français, le 15 juin dernier (article ici).

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