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Présentation du rapport « Où est l’argent pour les droits des femmes? Une sonnette d’alarme » par Danielle Bousquet

A l’occasion de l’audition de Madame Danielle Bousquet, présidente du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCEFH) par la Délégation droit des femmes, a pu être présenté le rapport intitulé « Où est l’argent pour les droits des femmes ? Une sonnette d’alarme ». Ce rapport, qui a mobilisé cinq partenaires stratégiques des questions de financement et de l’égalité entre les femmes et les hommes, est formel : les initiatives en faveur de l’égalité femmes-hommes sont sous-financées.

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Malgré des politiques en faveur de l’égalité femmes-hommes en développement, force est de constater que le budget attribué reste une part infime du budget de l’Etat, puisqu’il ne représente que 0,0066%. Dès lors, les institutions en charge des droits des femmes fonctionneraient en partie grâce à la contribution de bénévoles. Ce fonctionnement, allié à la réduction des financements des collectivités territoriales entrainent souvent la disparition d’une partie du tissu associatif qui garantit la promotion de l’égalité femmes-hommes.

Les fonds publics sont donc très restreints et le financement privé n’apporte pas un soutien substantiel puisque les dons des particuliers, tout comme les fondations, ne sont pas très développés. Il est important de souligner que, bien que ce constat soit à généraliser dans le monde, le Comité de la Convention pour l’élimination des discriminations envers les femmes de l’Onu a recommandé la mise à disposition des « nécessaires ressources, humaines, techniques et financières, pour coordonner de manière effective les plans interministériels, politiques et programmes relatifs à l’égalité de genre dans tous les domaines et à tous les niveaux de gouvernement »[1].

Le rapport du HCEFH, pointe deux causes principales du sous-financement du secteur de l’égalité femmes-hommes : le partage inégal du pouvoir politique et financier et les rapports tabou et complexe des femmes à l’argent.

Du fait de ce manque de moyens, les acteurs et actrices de l’égalité doivent composer avec une absence de personnel formé en levée de fonds, donc un manque de soutien financier pour le développement de leurs actions. La pérennité de celles-ci étant plus qu’incertaine, les actions sont conçues à court terme, ne permettant pas le développement de stratégies plus assises dans le temps.

Les premières touchées par le sous-financement sont les femmes qui ne peuvent plus avoir accès à certains services dans certains territoires mais la persistance des inégalités est également très onéreuse pour toute la société : le coût des violences conjugales est estimé à 2,5 milliards d’euros[2].

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La solution prônée par le rapport est, avant tout, une refondation du financement des politiques en matière d’égalité, il peut être cité à titre d’exemple, que les sanctions financières des partis politiques qui ne respectent pas la parité ne sont pas affectées au financement des politiques en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes. Cette refondation devant passer par une réallocation de certains fonds, par une mobilisation des donateurs et donatrices et par une valorisation des actions menées.

[1] Commitee on the Elmimination of Discrimination against Women, Concluding observations on the combined seventh and eighth periodic reports of France, 22 juillet 2016.

[2] Programme Daphné 2006 – Estimation du coût économique des violences conjugales en Europe, juin 2009 et Etude relative à l’actualisation du chiffrage des répercussions économiques des violences au sein du couple et leur incidence sur les enfants en France, 2014

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