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Vote unanime des sénateurs sur la restitution des têtes maories

tmLes sénateurs se sont prononcés, à l’unanimité, hier lundi 29 juin, en faveur de la restitution à la Nouvelle Zélande des têtes maories tatouées et momifiées conservées dans les musées français.

La France possède, en effet, 15 à 20 têtes maories dont sept au Quai Branly. 300 ont déjà été restituées sur les 500 qui étaient réparties dans les musées de la planète.

La proposition sénatoriale vise à apporter une solution suite au jugement du tribunal administratif annulant, sur saisine de la ministre de la Culture, la décision prise par la mairie de Rouen de remettre au musée national Te Papa Tongarewa une tête d’un chef maori.

La section Français du Monde-ADFE de Nouvelle Zélande, par la voix de sa présidente Nadine Plet, avait d’ailleurs à l’époque, alerté l’association et écrit à la ministre Christine Albanel.

La demande d’un État tendant à restituer une dignité postmortem à ses citoyens est légitime. Mais il s’agit également de concilier cette démarche éthique, fondée sur le respect de la dignité humaine, avec le principe d’inaliénabilité des collections publiques, inséparable de la mission de service public des musées. Des critères très précis doivent ainsi être posés aux possibilités de déclassement d’un bien d’une collection en France (même si personne, bien sûr, ne remet en cause l’intérêt de présenter au Louvre les momies égyptiennes).

Le texte comprend donc aussi, sur proposition de la commission des Affaires culturelles, une disposition permettant de réactiver la procédure de déclassement de biens appartenant aux collections. La composition de la commission scientifique compétente en la matière, créée en 2002, doit évoluer, en incluant, notamment, aux côtés des conservateurs de musée des personnalités qualifiées de différentes disciplines scientifiques ou artistiques (historiens de l’art, artistes, anthropologues et ethnologues, philosophes…)et ses missions doivent être précisées.

Il est maintenant souhaitable que cette proposition de loi nourrisse une réflexion générale sur la conservation des restes humains qui, si elle a déjà été bien initiée lors de la restitution à l’Afrique du Sud de la dépouille de la Vénus hottentote, met en lumière le retard pris par la France sur le sujet.

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