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Airbus

am Le problème d’Airbus vu du côté allemand d’après un article paru dans Spiegel online le 28 février que j’ai essayé de traduire. Voilà bien pourquoi nous avons un besoin urgent d’une politique industrielle européenne.

Les salariés d’Airbus se révoltent contre leurs patrons

Le conflit se précise : des salariés en colère ont cessé le travail dans trois usines en Allemagne suite à l’annonce de la suppression de 10000 emplois. A Toulouse également les salariés ont débrayé. Selon IG Metall les ouvriers d’ Airbus dans les usines de Varel, Nordenham und Laupheim sont rentrés chez eux et ne reprendront pas le travail avant vendredi. « Ils en ont marre » dit un porte parole de leur syndicat. Airbus veut vendre deux des trois usines, et exploiter la troisième en partenariat.

Louis Gallois, le PDG d’Airbus avait préalablement annoncé à Toulouse, que le groupe allait supprimer 10000 emplois dans toute l’Europe, 3700 en Allemagne, 3200 en France, 400 en Espagne et 1100 au siège à Toulouse. 5000 des emplois concernés seraient des emplois intérimaires ou de sous-traitants. Selon l’entreprise les ajustements décidés, qui portent le nom de Power 8, doivent se faire par une fluctuation naturelle, des accords sur des départs volontaires ainsi que d’autres mesures. La direction ne voit aucune raison de procéder pour le moment à des licenciements.

Cependant plusieurs usines d’Airbus sont dans la ligne de mire. La Direction réfléchit à plusieurs évolutions possibles pour les sites de Varel en Basse-Saxe, de Laupheim dans le Bade-Wurtemberg ainsi qu’à Saint Nazaire. Parmi les possibilités on cite la vente au fournisseur principal, la cession aux dirigeants ou la fusion avec d’autres usines. Pour les sites de Nordenham (Basses-Saxe), Filton (Grande Bretagne) et Méaulte (France) Airbus envisage des « partenariats industriels ». Il y aurait déjà des offres « spontanées » d’investisseurs potentiels.

En comparaison le site de Hambourg s’en sort bien. L’usine de Hambourg obtient « sans délai » une ligne de montage final pour le A320 qui se vend très bien, et dont le montage final se faisait uniquement à Toulouse tandis qu’à Hambourg étaient construits les A 318, A 319, et A 321. En contrepartie Toulouse obtient de construire le nouveau long courrier A 350. Cependant 50% des activités seront externalisées pour diminuer les risques financiers de l’entreprise. Selon Airbus « 50% des travaux sur la structure de l’appareil seront externalisés pour ainsi partager les risques avec des partenaires ». Le nombre des partenaires est deux fois plus important que pour les programmes précédents.

Le nouveau modèle géant le A380 sera construit tant à Hambourg qu’à Toulouse. Ainsi la survie du site de Hambourg-Finkenwerder construit à grand frais et à grand renfort d’avocats est assurée. Cependant pour optimiser les processus de production une partie des travaux de préparation pour l’équipement de la cabine du A 380 sera transférée de Hambourg à Toulouse. L’équipement de la cabine de pilotage lui-même se fera à Hambourg. Selon l’un des PDG de la société mère EADS, Tom Enders, le programme d’assainissement pour Airbus est une bonne base pour « tirer l’entreprise de l’ornière ». Le programme est évidemment dur mais « Qui refuse ce programme peut alors immédiatement hisser le drapeau blanc et rendre les armes devant Boeing » toujours selon Tom Enders.

Il reconnaît que les problèmes d’Airbus sont dûs à des erreurs de management mais que les départs des personnes responsables l’année dernière n’ ont pas mis fin à la crise. Il ajoute « Louis (Gallois) et son équipe ont tout mon soutien ». Le Ministre fédéral de l’économie (CSU) s’est montré soulagé par le plan d’assainissement. Il a souligné qu’il avait été possible de défendre les intérêts allemands et que le plan était bien réparti et équilibré.

En revanche les syndicats ont annoncé une résistance massive . Le syndicat IG Metall Küste et le comité d’entreprise central d’Airbus ont dénoncé les décisions de la Direction «Un pas dans la mauvaise direction » Nous refusons les mesures outrancières et nous allons décider avec les salariés des actions à mener. «Le combat pour l’avenir d’Airbus ne fait que commencer ». Dans le Bade-Wurtemberg également IG Metall veut mobiliser contre les projets d’Airbus. La vente prévue de l’usine de Laupheim est « un coup bas pour les salariés ».

Après un long conflit entre la France et l’Allemagne, Airbus a annoncé une optimisation des processus de décision. A l’avenir quatre pôles de compétences transnationaux seront mis en place. L’Allemagne la Grande-Bretagne, l’Espagne et la France obtenant chacune une direction correspondant à une partie de l’avion. Selon Louis Gallois « défendre des intérêts nationaux avant de défendre ceux d’Airbus, c’est du poison pour l’entreprise ».

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