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La politique familiale en Allemagne

enfSégolène Royal fait de la famille et de la jeunesse une des priorités de son programme et c’est une bonne chose. Le taux de fécondité en France atteignait 2,0 en 2006 ce qui représente un record européen alors que plus de 80% des femmes travaillent. En Allemagne en revanche le taux de fécondité n’a jamais été aussi bas 1,3 en 2006 et les Allemands sont peu enclins à faire des enfants. Les jeunes femmes doivent encore souvent se décider entre carrière et enfants. Il est pratiquement encore aujourd’hui impensable de travailler avec un enfant en bas âge. Les difficultés pour les femmes à concilier emploi et enfants, la mauvaise conscience que la société essaie de donner aux femmes qui veulent ou qui doivent exercer une profession tout en élevant des enfants sont un des éléments qui explique le peu de naissances annuelles en Allemagne. Une étude réalisée il y a quelques années par l’Université de Munich montrait que la raison principale qui empêchait les Allemands de faire des enfants était la place prioritaire donnée aux loisirs ! En outre, les craintes liées aux dérèglements de l’environnement ne sont certainement pas étrangères et sont entretenues par un état d’esprit largement dépressif si l’on s’en tient aux grands titres de la presse populaire à laquelle il est difficile d’échapper.

Les perspectives démographiques à moyen terme sont désastreuses et le gouvernement de coalition SPD/CDU se propose de mettre en place une politique familiale qui dans un premier temps soutient les familles avec de jeunes enfants. Congé parental d’un an pouvant se prolonger à 18 mois, si le père assume aussi une partie du congé parental, avec un salaire allant jusqu’à 1800 euros selon le revenu précédant la naissance et surtout création massive de places de crèches et de jardins d’enfants ainsi que leur gratuité. Il s’agit avant tout aussi de décomplexer les femmes en leur donnant, enfin, la possibilité et la bonne conscience de concilier vie professionnelle et famille, d’impliquer aussi les hommes dans leur rôle de père. SPD et CDU ne sont pas d’accord sur le financement de la réforme mais un consensus de la classe politique semble assuré.

De la classe politique oui, mais le débat dans la société est loin d’être consensuel ! L’église catholique s’en mêle.

Dans un débat vu à la télévision sur une des chaînes publiques, on en est encore à culpabiliser les femmes qui veulent ou doivent travailler ! Certains clament haut et fort que la place d’une mère (pas d’un père !) est auprès de son enfant en bas âge 24 heures sur 24. L’argument selon lequel les femmes en Suède et en France remplissent les deux rôles et, satisfaites de leur vie, ont ainsi plus d’enfants ne convainc pas ces calotins d’un autre âge. C’est surréaliste dans un pays qui se veut à la pointe de la modernité !

La ministre de la famille Ursula von der Leyen, CDU, mère de 6 enfants et médecin est complètement atypique. Elle n’est pas sans me rappeler notre candidate il y a 10 ans.

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