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Réforme de la formation des enseignants : la réponse du ministre

La réforme de la formation des enseignants a fait naître des inquiétudes quant à la formation des futurs maîtres qui privilégiera l’enseignement des disciplines au détriment de leur formation pédagogique. J’avais interrogé le ministre de l’éducation nationale sur ce sujet le 24 décembre dernier. Vous pouvez lire ma question et la réponse du ministre ci-dessous.

Question écrite déposée au Journal Officiel le 24 décembre 2009

Mme Claudine Lepage appelle l’attention de M. le ministre de l’éducation nationale sur la réforme de la formation des maîtres qui privilégie la «mastérisation » du cursus des professeurs, c’est-à-dire l’enseignement des disciplines au détriment de la pédagogie. Ainsi les épreuves d’admissibilité consacreraient-elles l’élévation du niveau des étudiants, sans comporter d’évaluations à caractère didactique ou pédagogique.

Quand en effet le ministre déclare qu’après la réforme «les étudiants en licence pourront bénéficier de stages d’observation» soit « «108 heures de stage d’observation pour ceux de master 1 et une même durée prévue de stage en responsabilité en master 2 », elle craint que la formation professionnelle des futurs enseignants ne soit particulièrement réduite.

Elle lui demande que l’équilibre entre enseignement disciplinaire et formation scolaire concrète soit respecté, et donc de faire en sorte de fournir aux futurs enseignants les clefs d’un apprentissage pratique, permettant la prise en charge d’une classe et la transmission valorisée de la connaissance. Car la capacité pratique constitue aussi un savoir à part entière.

Elle lui demande que dans le futur recrutement et la future formation des enseignants l’apprentissage pédagogique ne soit pas sacrifié au profit des savoirs disciplinaires.

Réponse du ministre de l’Education nationale le 15 avril 2010:

Dans le cadre de la réforme des conditions de recrutement et de formation des personnels enseignants des premier et second degrés et des personnels d’éducation qui porte leur niveau de recrutement par concours au master (bac + 5), les universités devront proposer des masters intégrant une composante forte de formation professionnelle, de plus en plus importante dans le cursus. Au cours de leur formation universitaire, les étudiants se destinant au métier d’enseignant pourront bénéficier d’une préparation progressive et effective à ce métier, notamment grâce à des stages. Les stages d’observation et de pratique accompagnée permettront aux étudiants de se confronter aux situations professionnelles rencontrées par les enseignants auprès desquels ils seront placés pendant le stage. Les périodes de pratique accompagnée donneront lieu à des mises en pratique concrètes, consistant par exemple en la préparation et la conduite d’un cours ou d’une séquence d’enseignement. Ils seront organisés pour une durée inférieure à quarante jours et dans la limite de cent huit heures. Les stages en responsabilité, d’une durée maximale de cent huit heures, verront les étudiants prendre en charge la responsabilité d’une classe. Ils seront rémunérés sur la base de 34,30 ¬ bruts de l’heure. Dès la rentrée scolaire 2010, les lauréats des concours effectueront leur année de fonctionnaire stagiaire en situation d’enseignement. Pendant l’année de stage, ils bénéficieront d’une formation dispensée, dans le cadre des orientations définies par l’État, sous la forme d’actions complémentaires, d’un tutorat ainsi que, le cas échéant, d’autres types d’actions d’accompagnement. Ils seront ainsi mieux formés et plus qualifiés.

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