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Redonnons aux élèves, aux enseignants et aux parents le goût et la fierté de l’école

Dans un rapport consacré à l’enseignement et présenté ce mardi 14 septembre à la presse, j’ai avancé, avec mes collègues socialistes du Sénat, quelques pistes de réflexion.

Nous nous proposons de réformer le collège, d’évaluer l’éducation prioritaire, de donner plus d’autonomie aux chefs d’établissements, de décentraliser davantage le système éducatif et, concernant spécifiquement l’enseignement français à l’étranger, de revenir à une aide à la scolarité pour chacun des élèves français fondée uniquement sur des critères sociaux, gage d’une véritable équité et aussi moyen d’assurer le financement du système des bourses pour les années à venir.

Alors que la proposition de loi visant à lutter contre l’absentéisme scolaire par un dispositif de retrait des allocations familiales est discutée ce 15 septembre au Sénat, ce rapport du groupe socialiste du Sénat, intitulé « Egalité des chances dans l’enseignement primaire et secondaire » auquel j’ai contribué pour le volet « Enseignement français à l’étranger », émet une vingtaine de propositions pour lutter contre l’échec scolaire, bien loin de cette démarche de stigmatisation et d’injustices sociales promue par le gouvernement.

Retrouvez ci-dessous le résumé de ma contribution et ici l’ensemble du rapport « Egalité des chances dans l’enseignement primaire et secondaire ».

Rapport « Egalité des chances dans l’enseignement primaire et secondaire« . Résumé de la contribution de Claudine Lepage  » Le réseau de l’enseignement français à l’étranger :une filière d’excellence ou des établissements privilégiés ? « 

L’égalité des chances dans l’enseignement français à l’étranger, bien que dans une problématique différente, est tout aussi illusoire qu’en France. Ne serait-ce parce que la scolarité, ici payante, impose des charges financières insupportables aux familles (les frais de scolarité explosent alors que l’attribution des bourses est de plus en plus restrictive) et conduit à l’exclusion d’élèves de la classe moyenne.

La prise en charge des frais de scolarité mise en place progressivement depuis la rentrée 2007 (et qui prévoit la gratuité de la scolarité de tous les lycéens français, quels que soient les revenus de leur famille et le tarif de la scolarité pratiqué par l’établissement) engendre un vif sentiment d’injustice : la véritable équité, porteuse d’une réelle égalité des chances pour chacun des élèves français établis à l’étranger, ne peut résider que dans un retour à une aide à la scolarité fondée exclusivement sur des critères sociaux ou nécessite, au minimum, un encadrement de la mesure de prise en charge par un double plafonnement des revenus des familles et des droits à scolarité des établissements.

Malgré les résultats exemplaires des élèves de l’enseignement français à l’étranger au baccalauréat (94,5% des élèves reçus, 58,5% avec mention), il importe de ne pas confondre établissements d’excellence et établissements de privilégiés. On est loin de la préoccupation nationale de l’échec scolaire : pas de pédagogie différenciée (et donc de filières susceptibles d’accepter les élèves en difficultés ou présentant un handicap), pratiquement pas de filières techniques ou professionnelles.

Dans ces conditions, les élèves qui ne peuvent suivre un enseignement général n’ont trop souvent d’autre choix que de quitter le système français. Ainsi l’échec scolaire se transforme-t-il, au mieux, en réorientation dans le système de scolarité locale. Un chiffre est de ce point de vue révélateur : un tiers seulement des enfants français vivant à l’étranger sont scolarisés au sein d’écoles françaises. Cette exclusion, qui obère en outre les chances de ces élèves de poursuivre un jour leurs études en France, n’est pas acceptable.

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