Vous lirez ci-dessous un nouvel épisode du feuilleton sur le réforme des retraites ou l’indigne course de vitesse engagée par le gouvernement pour boucler le cœur de la réforme avant la journée de mobilisation de ce mardi 12 (en faisant adopter par priorité les articles 5 et 6 sur les reports à 62 et 67 ans de l’âge légal de départ à la retraite et de l’âge de la retraite sans décote).
Feuilleton du 11 octobre
L’incompréhension du gouvernement sur la question des « mères de famille » La mobilisation des sénateurs socialistes contre le projet gouvernemental de régression sur les retraites a repris dès lundi matin. La discussion a porté sur l’amendement du gouvernement destiné à maintenir la retraite à taux plein à 65 ans pour les mères nés entre 1951 et 1955, ayant eu 3 enfants, et ayant travaillé avant et après leurs maternités. Soit une très faible proportion des « mères de famille ». Cet amendement, très restrictif, avait clairement un objectif de communication. Les sénateurs de gauche, en multipliant les prises de parole, ont montré les incohérences et les limites de cet amendement. Ils ont proposé plusieurs sous-amendements destinés à réellement répondre aux besoins des mères de famille, en élargissant la portée de l’amendement. Ils ont également défendu un amendement issu de la délégation aux droits des femmes, porté par une sénatrice UMP. Le Ministre est resté « droit dans ses bottes » et la majorité sénatoriale a repoussé tous ces sous-amendements. Au milieu de l’après-midi seulement, l’amendement du gouvernement a été adopté. Les sénatrices socialistes, communistes et Vertes, ont alors dans un point de presse comparé le projet de loi sur les retraites à une véritable « marche arrière pour les femmes ».
Adoption difficile de l’article 6 (passage de 65 à 67 ans de la retraite à taux plein) En début de soirée, les sénateurs de gauche présents en séance sont, tous, intervenus en explication de vote pour prendre date sur cette régression. Pendant 3 heures, les interventions, remarquables, ont permis de marteler les arguments des socialistes et de rappeler l’injustice et l’inefficacité de ce recul de 65 à 67 ans de l’âge de départ à taux plein. L’article 6 n’a finalement été voté qu’en début de nuit, à l’issue d’une séance marathon, par une très faible majorité de 174 à 159, une partie des centristes ayant voté contre l’article avec la gauche.