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Où est le droit ?

plDépêche AFP lue aujourd’hui  » Total : licencié après avoir refusé d’aller au Nigeria par crainte d’enlèvement « . Pour un non juriste l’affaire paraît simple : la sécurité des salariés et de leur famille est primordiale et Total est le méchant de l’histoire …. Mais peut-être faut-il en effet revoir les contrats de travail comme le demandent les syndicats et n’envoyer en mission dans les pays à risques que des volontaires en échange de primes substantielles . Des mercenaires en quelque sorte …

Un technicien français du groupe pétrolier Total a été licencié pour avoir refusé sa mutation au Nigeria en raison de la dégradation des conditions de sécurité dans ce pays, notamment des risques d’enlèvements pour sa famille, a-t-on appris vendredi de source syndicale.

« Notre collègue, affecté sur le site de Pau (Pyrénées Atlantiques) a été licencié le 3 août, après un entretien avec la direction », a déclaré à l’AFP Benoît Clergeat, président du syndicat Unsa Total. Marié et père de deux enfants, le technicien âgé de 45 ans, employé depuis 1992 par Total, s’était vu proposer, en avril dernier, un poste de responsable géologue dans le cadre de l’exploitation d’un champ pétrolifère au Nigeria. Invoquant sa situation familiale et la dégradation des conditions de sécurité dans ce pays, le technicien a par trois fois refusé cette mission.

Interrogé par l’AFP, Total a indiqué que « la direction des ressources humaines (DRH) a tout fait pour trouver un compromis et réfléchir avec (le salarié) à une solution qui l’aurait satisfait ». « A Lagos (capitale du Nigeria, ndlr), la sécurité de nos salariés est assurée » et elle « reste notre première priorité », a ajouté une porte-parole.

Dans la lettre de licenciement, dont l’AFP a obtenu copie, le DRH de Total affirme que le « refus d’accepter une mobilité géographique à échéance d’un an vers le Nigeria constitue une violation (des) obligations contractuelles » du technicien. Selon la direction, cette mobilité spécifiée dans « l’article 3 de (son) contrat de travail, se traduit par des missions tant en France qu’à l’étranger en raison de la nature des activités » du groupe Total. En conséquence la direction déclare être « contrainte de procéder à (son) licenciement ». Les syndicats de Total ont protesté, estimant que les missions dans ces pays à risques devaient se faire sur « la base du volontariat ». Le 2 août, Total a confirmé qu’un de ses employés avait été enlevé à Port-Harcourt (Nigeria). Depuis début 2006, quelque 200 expatriés, principalement des travailleurs du pétrole, ont été kidnappés dans cette région du Nigeria et généralement relâchés après une détention plus ou moins longue et paiement de rançon. Total compte 1.200 salariés au Nigeria, dont 900 locaux.

Stéphane de Sakutin AFP/

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