Les 5 millions d’euros destinés à financer la scolarité des élèves de terminale, sans conditions de ressources auraient pu être injectés utilement ailleurs. Cette enveloppe sert en effet à prendre en charge les frais de scolarité de familles qui, dans la plupart des cas, n’ont rien demandé parce qu’elles n’ont pas besoin de l’aide de l’Etat pour financer la scolarité de leurs enfants.
Il faut savoir que cette mesure s’applique aussi aux frais de scolarité particulièrement élevés d’écoles, y compris confessionnelles, qui n’ont à ce jour pas d’enfants boursiers. Une manne en quelque sorte pour les institutions privées chrétiennes installées en Suisse, à 18000 francs suisses les frais annuels d’écolage. Quelques familles pourront se féliciter de cette aide inespérée, bien sûr, mais dans l’ensemble cette mesure est profondément injuste car, une fois de plus, ce sont les riches, ceux qui n’en ont pas besoin , qui vont en bénéficier. Alors que ce sont les jeunes familles aux revenus encore modestes, les familles aux revenus moyens qu’il fallait aider par le biais des bourses. Trop de dossiers, surtout dans la deuxième catégorie citée, ont encore été refusés lors de la dernière campagne boursière.
Fillon évoque « l’Etat en faillite », Trichet pour sa part évoque « les finances publiques en très grande difficulté » et Nicolas Sarkozy continue à faire des cadeaux royaux aux ménages les plus aisés de notre société, alors que la priorité des priorités est de maintenir la cohésion sociale en aidant les plus démunis à s’en sortir, que ce soit en matière d’éducation, d’emploi, de logement ou de santé. Tout cela ne pourra pas durer longtemps. Nous en reparlerons dans quelques mois, après les municipales sans doute.