0

Berlin, Pariser Platz

ppLe nouvel Ambassadeur de France à Berlin a réuni ce lundi les Consuls généraux, les responsables des services culturels et économiques, les conseillers à l’AFE et les conseillers du Commerce extérieur. Il ne s’agissait pas d’une simple réunion de prise de contact mais de faire le bilan de la transformation des consulats généraux en consulats à gestion simplifiée (4 consulats importants en deux ans) et de réfléchir à la manière d’optimiser le système. De même l’ambassadeur souhaitait qu’une réflexion sur notre politique culturelle en Allemagne soit menée, politique qui outre l’enseignement du français (on s’interrogera donc sur l’avenir du réseau des lycées français en Allemagne) doit promouvoir la culture française outre Rhin et favoriser le dialogue des cultures.

A propos du réseau consulaire

Pour ce qui concerne le groupe de travail sur le réseau consulaire un premier constat s’est imposé : ce sont les agents de catégorie C et les recrutés locaux qui ont permis d’absorber le choc du surcroît de travail dans les consulats restants ( Munich, Francfort et Berlin). Une réflexion des Conseillers à l’AFE, aussi de certains consuls généraux, a été de s’interroger sur une implication possible de l’administration allemande pour certaines formalités (CNI, passeports) mais aussi des préfectures en France, tout au moins dans les régions frontalières.

Les missions des Consulats doivent par ailleurs être redéfinies et précisées : ce serait d’abord la mission d’un guichet offrant un véritable service public dans les trois consulats restants, ensuite celle d’une administration ayant pour vocation à aider les Français à réussir leur expatriation et, enfin, une mission diplomatique et politique sur le plan local. Il est certain que les missions Emploi et Aide sociale sont fortement remises en cause par plusieurs consuls généraux . Selon eux , elles n’ont plus raison d’être en Europe. Soit, en théorie d’accord. Mais je suis intervenue pour rappeler qu’il est cependant important que le CCPAS puisse pallier les défaillances, voire les discriminations , des services sociaux allemands, cela se produisant encore trop souvent. Et pour ce qui concerne le comité pour l’emploi, il offre un service spécifique en direction des Français, service que n’offre pas l’agence allemande pour l’emploi : il permet ainsi à une centaine de Français par an de trouver un emploi, rien qu’en Bavière, pour un coût très bas d’environ 8000 euros.

La réflexion a ensuite porté sur les synergies à mettre en place pour améliorer le service consulaire : les tournées consulaires, les compétences territoriales levées entre les Länder permettant de se rendre dans le Consulat le plus proche même s‘il se trouve dans un autre Land, l’utilisation des ressources en ligne et le rôle des consuls honoraires. A propos de ces derniers je trouve choquant qu’ils remplissent des tâches d’agents consulaires sans qu’il leur soit versé des indemnités adéquates. Ils sont donc (eux ou leur secrétaire !) au service de la France mais rémunérés par leur administration locale ou leur entreprise. Une subvention permettant de financer un emploi à mi temps devrait leur être attribuée.

A propos du réseau culturel

Pour ce qui concerne le réseau culturel il est envisagé la création d’une structure centralisée, sans doute à Berlin, et de plusieurs antennes locales. Cela permettrait de réaliser de sérieuses économies et confirmerait la rumeur de suppressions d’emplois de recrutés locaux … D’autre part il a été souligné que le lien entre le culturel et l’économique doit se renforcer par la création de partenariats.

De même le partenariat public privé doit être au cœur du développement du réseau des lycées français en Allemagne qui sont actuellement au nombre de 15 : 8 établissements à programmes français, 7 à programmes binationaux, 8 en gestion directe et 7 en gestion parentale. Un doublement du réseau des lycées français en Allemagne est envisagé sur 10 ans. L’Agence qui a bien du mal à faire face à ses obligations actuelles ne serait pas mise à contribution. En effet, le financement serait assuré par une (ou des) fondation(s) qui recueillerai(en)t des fonds auprès des entreprises et des collectivités locales qui trouveraient un intérêt à voir se développer des écoles présentant un projet pédagogique ambitieux et tourné vers l’international. Cependant après avoir entendu les chefs d’établissements qui pratiquement tous se plaignaient de n’avoir pas assez de moyens pour accueillir les élèves, pour agrandir et entretenir les locaux (il a même été question de locaux vétustes à Düsseldorf) … l’ambition affichée par l’ambassadeur et le conseiller culturel s’est réduite à 50% d’augmentation ! J’avais entendu le même discours sur l ‘extension du réseau en Espagne, lors d’un déplacement à Madrid et fait le même constat. On va à coup sûr vers la privatisation du réseau, il ne s’agira plus d’une école ambitieuse pour tous mais d’une école où les frais d’écolages risquent de subir une augmentation que rien ne viendra freiner, sur le modèles des « international schools » dont je ne critique certes pas le modèle pédagogique – le développement de la personnalité de l’enfant est au cœur de la pédagogie – mais qui sélectionne ses élèves essentiellement par l’argent.

Les Conseillers du Commerce extérieur qui, pour la plupart, découvraient le dispositif culturel et le réseau scolaire ont, à une exception près, gardé un silence prudent….

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*