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Voyage au Togo du 17 au 19 février

Jardins de la chancellerie diplomatique

 Départ de Cotonou : Françoise Varrin m’accompagne par la route jusqu’à Lomé. La route longe la côte : un paysage de  carte postale, plage, mer et cocotiers. Nous sommes accueillis à Lomé par Françoise Mensah, conseillère à l’Assemblée des Français de l’étranger qui m’accompagnera dans mes visites aux institutions françaises.

 Une rencontre avec les Français installés à Lomé est organisée par Français du monde-adfe et j’ai le plaisir de retrouver des visages connus, dont Rozenn Botokro, présidente de Français du monde-adfe Togo, Christophe Courtin, secrétaire de la section PS de Lomé et quelques autres. Les questions vont bon train sur les réformes en cours, les bourses, l’AFE, l’accueil au Consulat et … le communiqué du PS de Jean-Christophe Cambadélis et Axelle Lemaire sur le traitement des opposants au Togo. Je ne le sais pas encore mais il en sera beaucoup question les jours suivants lors de mes rencontres avec mes interlocuteurs togolais.

 Lundi 18 février

 La journée commence par un entretien très riche avec l’Ambassadeur, M. Nicolas Warnery. Puis je rencontre M. El Hadj Abass Bonfoh, président de l’Assemblée nationale togolaise et quelques parlementaires membres du groupe d’amitié France-Togo, dont je suis présidente déléguée au sénat. L’entretien tourne autour des élections et de la parité.

 Rencontre avec l’attaché de sécurité intérieure à la Direction de coopération internationale. Le commissaire était précédemment en poste à Bamako où nous nous étions rencontrés. La situation au Mali est largement évoquée ainsi que la nécessaire vigilance au Togo. Le mécontentement politique et social  pourrait   servir de terreau idéal.

Le service de sécurité intérieur s’occupe de coopération technique et opérationnelle en matière de police, gendarmerie et sécurité civile. Il comprend trois  policiers et un gendarme  qui interviennent en conseil, formation pour la sûreté aéroportuaire et portuaire, immigration, lutte contre le trafic de stupéfiants, piraterie.

Déjeuner privé chez M. Roland Bréjon, premier conseiller (et ancien secrétaire général du CSFE/AFE alors que j’étais présidente du groupe Français du monde-adfe) dans sa résidence, ancien poste de gendarmerie de l’époque coloniale allemande et dont on dit que des cachots se trouvent au sous sol…

Entretien avec M. Philippe Collignon, Directeur de l’Agence Française de Développement. L’AFD n’a jamais quitté le Togo même pendant les années difficiles. Les secteurs prioritaires sont la santé, l’éducation, l’eau, assainissement et environnement avec un appui aux infrastructures urbaines et enfin soutien au secteur productif avec l’octroi de microcrédits et un mécanisme de garantie aux PME/PMI.

 Je me rends ensuite au siège de la Présidence Lomé II pour rencontrer Mme Damtient Tchintchibidja, conseillère économique du président Faure Gnassingbé. Elle me reçoit avec  un  conseiller diplomatique, ancien Ministre des Affaires étrangères. Il me faudra expliquer qu’en France les partis politiques s’expriment librement et que les communiqués du PS ne sont pas l’expression du président de la République.

La journée se termine à la résidence de France où l’ambassadeur a invité les représentants de la communauté française pour une réception de travail (formule inédite mais correspondant à la réalité !)

 

Mardi 19 février

 La journée commence par un petit déjeuner de travail avec les Conseillers du Commerce extérieur. La section compte une douzaine de conseillers, parmi eux, aucune femme ! M. Marc Boisgarnier,  président trace à grandes lignes la situation du Togo : 6,2 millions habitants sur 56 000 Km2 et une situation politique déterminante. Le PIB a baissé de 21 %. 40 % de la population se trouvent en dessous du seuil de pauvreté. Les secteurs économiques majeurs sont pour l’agriculture : les plantes vivrières, le café, le cacao, le coton, pour l’industrie : l’agroalimentaire, les phosphates, le fer, le ciment et pour le tertiaire : les banques et les transports. Bolloré pour la gestion du port, Total, Accor, Castel et le secteur du bâtiment sont  représentés. Le pays a certes un fort potentiel mais le contexte est difficile. Une mention particulière pour le groupe Castel qui est implanté depuis 50 ans au Togo. Leader sur le marché, son chiffre d’affaires est le baromètre du climat social !

Visite ensuite du lycée où nous sommes accueillis par M. Stéphane Girard, proviseur, M. Patrick Brunet, proviseur adjoint et CPE et M. Didier Renaud le directeur du primaire, et  leur équipe. Le lycée français de Lomé compte environ 950 élèves, ses effectifs sont en progression. Le lycée a dû fermer plusieurs fois pour une journée suite à des manifestations. Le lycée est actuellement situé sur deux sites. Un gros projet immobilier est en cours d’étude et des tensions au sein du comité de gestion ont entraîné l’élection d’un nouveau bureau en janvier.

Rencontre avec les enseignants qui attirent mon attention sur le délai d’obtention des visas de travail qui les placent dans une situation inconfortable et la question de la couverture maladie pour les recrutés locaux, une négociation est en cours avec le comité de gestion.

Visite du chantier de l’Institut français du Togo avec M.  Etienne Cazin, Cocac et M. Hervé Lenormand, directeur adjoint de l’Institut. Situé sur un immense terrain,  le nouvel Institut, rouvrira à l’issue des travaux  sans doute en septembre 2013. Le SCAS s’y installera mais seule une médiathèque sera ouverte au public. A terme un auditorium devrait être construit avec l’aide de l’AEFE qui servirait à l’école et à l’Institut, puisqu’une partie de l’école est située sur la même emprise.

Retour au SCAC pour la présentation du service qui comprend un seul expatrié, trois Volontaires Internationaux, trois recrutés locaux, quatre assistants techniques détachés auprès de ministères et deux VSI (Volontaires de solidarité internationale). Le budget a baissé de 20 % en 2010, de 30 % en 2011 et de 20 % en 2012. Le niveau des bourses versées reste le même, ce qui signifie une baisse sur les autres activités. Le SCAC, à côté des crédits FSD qui constituent l’essentiel de ses possibilités d’appui, aide ponctuellement des organisations de la société civile togolaise présentant des projets de développement social. Ces soutiens visent à améliorer les conditions de vie des populations les plus démunies et les aider à satisfaire leurs besoins de base. Elles permettent aussi de promouvoir des actions innovantes à caractère expérimental, de professionnaliser l’action des ONG et des communautés bénéficiaires en faveur du développement, ou encore de créer des emplois.

Déjeuner de travail organisé par M. Nicolas Warnery rassemblant des représentants de  la communauté française : Mme Françoise Mensah, Conseillère à l’AFE, Mme Marie-Odile Imbert, Consule adjointe Mme Rozenn Botokro, présidente de Français du monde-adfe, Mme Claire Durand, présidente de l’UFE, M. Marc Boisgarnier, président des CCEF, M. Bruno Kerguen, nouveau président du comité de gestion du lycée, M. Stéphane Girard, proviseur du lycée, et M. Roland Bréjon, premier Conseiller.

Deux heures sont prévues pour la visite au Consulat et ce sera largement insuffisant pour prendre l’ampleur des difficultés que les Français rencontrés m’ont  signalées. Les chiffres exacts sont difficiles à obtenir : nombre des inscrits, des allocataires du CCPAS, des boursiers mais finalement on y arrive : 2971 inscrits, 18 allocations de solidarité, 3 adultes handicapés et 8 enfants en détresse, 193 boursiers.

Désormais les usagers doivent prendre rendez-vous par mail pour les dossiers d’état civil, ce qui devrait permettre de mieux gérer les flux. Selon Mme Imbert, chef de la section consulaire, 700 dossiers seraient en souffrance. Les dossiers de nationalité n’ont pas été traités pendant plusieurs mois. Le fonctionnement du consulat s’est aggravé suite à la suppression d’un poste de titulaire, à trois congés pour longue maladie et au départ du jour au lendemain d’une recrutée locale. La venue d’une personne du MAEE pour éponger les retards a été source de conflits et l’apuration des dossiers ne s’est pas faite.

Après la visite des services, je rencontre chacun des agents pour un entretien personnel. Ceux-ci confirment qu’ils sont débordés et que la polyvalence, nécessaire, que l’on exige d’eux est poussée  jusqu’à l’absurdité. Affaire à suivre.

La dernière visite sera pour le Centre médico social, structure associative depuis 2007. Le Docteur Corinne Joulin-Karka nous reçoit et nous indique que le centre fonctionne comme un cabinet libéral et reçoit tous les patients. Les consultations financent le salaire du personnel sauf le médecin, l’aménagement et le matériel médical du centre. Le centre est situé dans des locaux du SCAC, quand celui-ci déménagera dans les nouveaux locaux de l’Institut français, cela posera de sérieux problèmes !

Les visites institutionnelles sont terminées mais pas les entretiens que j’aurai jusqu’à mon départ pour l’aéroport dans le jardin de l’hôtel tenu par M. Bernard Vignaud : lycée, consulat. J’ai également le plaisir de revoir Dominique dont j’avais la connaissance au Burundi.

Mercredi 20 février

Retour sur Paris

Loïc Le Floch Prigent aurait dû rentrer sur Paris par le même avion que moi, malheureusement cafouillages administratifs et mauvaise volonté politique  auront retardé son retour en France.

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