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AEFE - Séminaire sur le Programme d'Orientation Stratégique.

Les 18 et 19 septembre se sont réunis, à Marcousis, les membres du conseil d'administration de l'AEFE, les personnels de l'agence et des personnalités extérieures. Ils étaient invités à réfléchir au futur plan d'orientation stratégique pour 2010-2013.

Trois tables rondes ont permis d'aborder les problèmatiques suivantes : "l'offre d'éducation", "le fonctionnement du réseau" et "le financement et l'extension de l'influence". Monique Cerisier ben Guiga a présidé deux tables rondes. Voici son intervention liminaire à la table ronde relative au fonctionnement du réseau.

A – Le fonctionnement du réseau

1 - Le fonctionnement du réseau est assuré aujourd’hui grâce à trois catégories de personnels : les titulaires expatriés, les titulaires résidents et les recrutés locaux.

Le mélange de professeurs est positif et contribue au caractère international de l’enseignement offert et à l’ouverture de l’établissement sur le système éducatif qui l’entoure.

Il est possible que, dans bien des établissements, cette mixité permette aux établissements français d’intégrer les bonnes pratiques locales, part occupée par le sport, par les activités extrascolaires dans les pays anglo-saxons, enseignement des sciences dans les anciens pays de l’est, suivi plus individualisé dans le nord de l’Europe.

Cette perception doit être confirmée et, dans le cas d’une influence positive sur l’enseignement français à l’étranger, repérée et diffusée.

2- L’animation  des établissements est assuré par des équipes de direction composées de fonctionnaires expatriés dont les missions sont plus larges que celles des équipes de direction de France et dont l’action assure la bonne tenue, la qualité du fonctionnement et la conformité aux exigences de l’Agence des établissements français à l’étranger.

3-La croissance des effectifs de professeurs titulaires a globalement suivi celle des élèves pour assurer la structuration pédagogique du réseau au moins au collège et au lycée, mais avec des coûts croissants pour les établissements.

La proportion de titulaires est variable et dépend de deux grandes catégories d’éléments, des efforts financiers des établissements, du soutien de l’Agence qui obéit à une double logique : une logique économique d’usage rationnel des moyens publics relativement rares et chers, et une logique d’accompagnement des choix diplomatiques de la France (exemple du Maroc, de Madagascar ou, à un degré moindre de la Tunisie) qui  se modifient avec  le temps et qui peuvent aujourd’hui donner l’idée d’un décalage entre le réseau tel qu’il est souhaité (plus développé dans les pays neufs, émergents), et le réseau tel que l’histoire et les décisions passées l’ont façonné.

4-La combinaison des postes de professeurs expatriés (550 à la rentrée 2009) et  résidents (plus de 5 000) dépend depuis quelques années des choix conjoints ou opérés par les établissements et l’Agence, ou imposés par l’Agence d’implantation de postes sous contrainte économique déterminée par la raréfaction des postes d’expatriés et par le transfert des coûts des résidents de l’Agence vers les établissements, sauf dans le cas où l’Agence soutient indirectement un programme immobilier en prenant temporairement les résidents à sa charge.

5-Cette évolution s’est accompagnée depuis trois ans d’une spécialisation des expatriés qui, outre leur service d’enseignement doivent, assurer des missions de pilotage pédagogique définies dans une lettre de mission et qui font l’objet d’un compte rendu annuel à la direction de l’Agence.

En dépit de leur utilité dans le second degré pour le fonctionnement d’un réseau très fortement dispersé, plusieurs dizaines d’établissements se trouvent à plus de 10 000 km de la France, les expatriés, dotés de bonnes conditions de rémunération sont une catégorie contestée par le ministère des finances.

Cette contestation s’appuie moins sur la mise en doute de la particularité de leur mission que sur l’argument que leur contribution ne serait pas différente de celle des personnels résidents. Cas que l’on peut observer ici et là mais qu’il n’est pas possible de généraliser.

Pour faire fonctionner le réseau et conforter ses atouts face à une concurrence croissante que la DGM vient de nous décrire il convient dans un premier temps de tracer les pistes d’une évolution possible de la gestion des ressources humaines. Tel sera l’objet du premier atelier qui commencera dans quelques minutes avec quelques précisions de l’Agence sur sa population.

B- Les établissements

1- Le fonctionnement du réseau repose également sur une variété d’établissements : les EGD, les établissements homologués ayant signé une convention avec l’AEFE, les établissements homologués, et, plus récemment, les établissements ayant signé un accord de partenariat avec l’Agence.

Cette diversité est issue d’une l’histoire longue complexe, des relations de la France avec les différents pays, des initiatives des familles et parfois des entreprises.

La carte des implantations est aujourd’hui déconnectée de la démographie mondiale avec une implantation fortement croissante mais faible en Asie, une présence dense dans le Maghreb et surtout au Maroc, à Madagascar, en Espagne, en Allemagne.

Cette carte doit elle évoluer plus vite ? est-ce la carte des établissements qui doit évoluer ou la répartition géographique du soutien de l’Etat ?

2- La carte des différents types d’établissements est-elleadaptée ?

L’EGD est une transposition des écoles publiques de l’hexagone à contre évolution, selon certains, de l’administration française depuis près de trente ans. Elle est la formule la plus adaptée aux grands établissements et la plus protectrice face à la législation du pays d’accueil tant pour l’immobilier que sur le plan pédagogique.

En 2003, l’Agence a intégré en son sein plus de 70 établissements rassemblés dans  34 regroupements comptables. Parmi eux des lycées à l’autre bout du monde, Tokyo, Buenos Aires, Tananarive.

Ce dispositif est-il adapté aux besoins de stabilité propre à un établissement scolaire et de réactivité nécessaire en ce temps de compétition accrue ?

Héritage ancien ou récent, les différentes catégories d’établissements sont inégalementimplantées dans  les différentes zones géographiques. Les EGD sont très densément implantés en Europe occidentale et dans le Maghreb.

Comment remodeler la carte pour qu’elle constitue un meilleur outil d’influence ?

Faut-il développer de nouveaux outils juridiques pour qu’ils constituent des supports juridiques nouveaux, stables et souples ?

Les différents types de fondations existants peuvent-ils constituer des outils intéressants ? Serait-ce plus favorable au dynamisme des établissements ? Quelles garanties de qualité et de coût offriraient-elles aux familles ? Quelles garanties statutaire et salariales pour les personnels ?

Tels sont les sujets qui seront abordés cet après midi dans le 2ème atelier.

Voilà quels sont les principaux sujets que nous traiterons aujourd’hui et qui feront l’objet d’un compte-rendu demain en séance plénière. La DGM et l’AEFE ont désigné M. Bastianelli, proviseur du lycée de Vienne, comme rapporteur de notre table ronde. Je me réjouis de recevoir ce prompt renfort et demande si un membre de la table ronde veut bien se joindre à nous.

C - Quelle gestion des ressources humaines pour un enseignementd’excellence innovant à forte dimension internationale ?

Comment faire que le recrutement, les conditions de travail, de rémunération, de formation, le management soutiennent l’engagement personnel des enseignants, renforcent leur efficacité académique et pédagogique ?

- Faut-il garder des professeurs dotés de missions qui, outre l’enseignement, aident l’Agence à accomplir toutes ses missions, coopération éducative, rayonnement culturel, formation des personnels recrutés locaux ? Doit-on réserver la participation au pilotage du réseau aux seuls membres de l’encadrement ou doit-on y associer une partie des professeurs ? 

-  Quelle alternance entre postes en France et postes dans le réseau ? comment reconnaître sa valeur ajoutée pour la qualification des enseignants et pour le dynamisme pédagogique des établissements ?

- Quelle durée des contrats ? combien de contrats successifs ?

- Quel contenu du travail ? quelle est la place des lettres de mission ? quels objectifs fixer ?

- Quelle évaluation des acteurs ? sur quels critères ?

- Quelle reconnaissance par le MEN des compétences acquises au delà du passage systématique au grand choix et des avantages en matière de retraite qui sont réels ? faut-il les cibler plus particulièrement sur certaines zones géographiques ? ou conserver leur caractère général ?

D-  Quelle évolution du réseau, taille, composition, implantation.

- Comment mieux connaitre l’évolution de la concurrence ? Quels établissements forment des élites intellectuelles ? Quels effectifs accueillent-ils ? Quels sont leurs atouts ? Leurs faiblesses ?

- Faut-il garder un lien entre le label qualité et l’ouverture de droits économiques ?  Au moment où les Britanniques agissent dans ce domaine par la mise en place de standards n’ouvrant droit à aucune aide ni aux établissements ni aux familles, certains ministres encouragent, semble-t-il, l’AEFE à abandonner notre modèle fondé sur l’homologation qui ouvre des droits économiques de plus en plus importants aux familles françaises ?

- L’AEFE a commencé à réduire la voilure dans certains pays au profit d’établissements du 2ème cycle en auto financement. Jusqu’à quel point peut-elle continuer cette politique tout en maintenant l’homogénéité du réseau ?

- Dans la perspective d’économies budgétaires faudrait-il réduire le nombre d’EGD ?  Y aurait-il des  critères pour qu’un lycée soit EGD ? Alléger le coût pour l’Etat des EGD ? Alléger les contraintes de gestion et déconcentrer les décisions ? Expérimenter le passage d’une EGD par une structure juridique autonome ? Reproduire l’expérimentation sur une part notable des EGD ? C’est en ce sens, me semble-t-il, que pousse le gouvernement, dans le sens de la RGPP ? Est-ce viable pour le réseau ?

- Peut-on établir une typologie par pays ? Faut-il définir des priorités géographiques et selon quels critères ?

Notre objectif, 20 ans après la création de l’AEFE, est de la renforcer en déterminant quelles adaptations sont nécessaires, en ayant conscience de la contrainte budgétaire mais sans s’y soumettre au point de brider notre créativité et notre sens de l’intérêt que ce réseau d’école présente pour la République et tous les citoyens français.


Publié le 30 septembre 2009