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Dégradation de la situation du français dans les Balkans

2008-2010 Baisse des crédits de coopération et d’action culturelle :

  • à Sofia - 21%
  • à Bucarest et Varsovie - 20%

Très préoccupée par cette situation, Monique Cerisier ben Guiga est intervenue auprès de Mme Borione, Directrice de la politique culturelle et du Français au Ministère des Affaires étrangères.

Vous pourrez, ci-après, prendre connaissance de la réponse de Mme Borione du 13 janvier 2010

« Madame la Sénatrice,

Par votre lettre en date du 18 novembre 2009, vous avez bien voulu appeler mon attention sur la situation du français en Bulgarie. Vous y soulignez notamment la tradition francophone qui caractérise la Bulgarie depuis un siècle, aujourd'hui relayée et enrichie par la forte présence française dans ce pays, qu'il s'agisse du Lycée Victor Hugo et de l'institut français de Sofia, établissements prestigieux, mais aussi des alliances françaises de Plovdiv, Varna ou encore Bourgas.

Vous notez aussi que « depuis 20 ou 30 ans », la situation du français s'est « beaucoup dégradée dans les Balkans, et plus particulièrement en Bulgarie », « faute de moyens ». Certes, alors que notre langue était la première langue d'enseignement dans certains de ces pays, elle y occupe aujourd'hui la seconde, voire la troisième place derrière l'anglais, l'allemand ou le russe. Vous suggérez enfin de concentrer notre effort sur les pays où nous avons des positions fortes héritées du passé, en privilégiant les pays disposant de peu de ressources, comme la Bulgarie.

L'évolution des crédits de coopération attribués par le ministère des Affaires étrangères et européennes au service de coopération et d'action culturelle de Sofia sur la période 2008-2010 (-21 %) montre une évolution similaire à celles des crédits attribués à ceux de Bucarest et de Varsovie (- 20 %), pour prendre des exemples comparables.

Certes, en 2010, notre ambassade à Sofia voit ses crédits diminuer de 5,8 %, alors que le montant de ceux alloués à Varsovie et à Bucarest sont stables (- 0,5 %). Cette différence tient à la rallonge budgétaire de 40 millions d'euros obtenue par le Ministre en 2009, et qui es1 attribuée aux postes en fonction de projets spécifiques dans le domaine des technologies de l'information et de la communication : Sofia a obtenu 121 000 euros, contre 366 000 pour Bucarest et 389 120 euros pour Varsovie.

Je suis bien consciente, Madame la Sénatrice, des contraintes budgétaires lourdes qui affectent l'ensemble de notre coopération et qui amènent notre réseau à rechercher autant que possible des financements extérieurs venant utilement compléter les crédits de ce ministère e1 les ressources propres de nos établissements culturels.

En dépit de celles-ci, je puis vous assurer que les efforts fournis par le service de coopération et d'action culturelle de notre ambassade à Sofia dans le domaine de la promotion du français, à travers le renforcement du réseau d'enseignement bilingue, le développement de l'enseignement français (création récente de l'Ecole française de Varna avec le soutien de la Mission laïque française) et des alliances françaises de province, la formation des enseignants, ou encore le recours accru aux technologies éducatives (avec notamment la création du site Internet Vizavi consacré à l'enseignement bilingue), se poursuivront en 2010.

Les enveloppes de crédits pour 2010 ne préjugent pas de l'octroi de crédits supplémentaires lors d'appels à projets ; ainsi, en 2009, notre ambassade à Sofia a obtenu de la Direction de la politique culturelle et du français deux délégations de crédits additionnels (pour un montant total de 8500 euros), ainsi que divers soutiens à des projets spécifiques (Plan pluriannuel de formation de fonctionnaires, pour un montant total de 22 700 euros en 2009 financés par l'OIF sur contribution volontaire de la France ; Fonds Inforoutes 2009 de l'OIF. auquel nos ambassades de Bulgarie et de Roumanie ont postulé : 226 135 euros ; fonds TICE 2009 : 6700 euros). J'ajouterais enfin que nos agents se sont rendus sur place à plusieurs reprises afin de manifester le soutien du Département aux initiatives de coopération du poste.

Soyez assurée que, dans un contexte général d'attrition des moyens, nous veillons à ce que les actions phares de notre coopération culturelle et linguistique dans la zone des Balkans soient préservées et, dans toute la mesure du possible, développées. »



Publié le 26 janvier 2010