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Xénophobie et populisme

rkEn Hesse la violence, plus particulièrement celle des jeunes étrangers, fait non seulement la une des journaux mais est le thème de campagne principal de Roland Koch ministre président sortant. Après avoir été élu une première fois sur une campagne électorale menée contre la double nationalité offerte aux étrangers, Roland Koch récidive. Serrer les boulons, punir, expulser les jeunes délinquants étrangers, c’est la quintessence du programme actuel de ce dangereux populiste. Fini le laxisme de la gauche qui préconise la prévention, l’éducation, la formation ! Et ceci dans un contexte où la délinquance juvénile est en recul en terme de nombre de délits mineurs enregistrés, mais où les agressions sur les personnes, de plus en plus graves, sont en recrudescence.

Les thèmes sont repris avec enthousiasme par Günther Beckstein le nouveau Ministre président de Bavière. Ancien Ministre de l’Intérieur bavarois, très soucieux de la sécurité, il a joué de malchance. C’est précisément à Munich, l’une des grandes villes les plus sûres d’Allemagne, qu’un enseignant retraité a été dernièrement agressé dans une station de métro, malmené, piétiné par deux jeunes, un Grec et un Turc après qu’il leur a demandé d’éteindre leurs cigarettes. L’agression, d’une grande brutalité, a été filmée par la video de surveillance installée dans la station. Les médias passent et repassent les images et « chauffent » ainsi l’opinion. Les deux jeunes, récidivistes, servent maintenant de prétexte à toute la droite pour réclamer un durcissement du code pénal et un assouplissement des mesures d’expulsion pour renvoyer chez eux ces fauteurs de trouble, tout au moins ceux qui ont un passeport d’un pays non communautaire. Ceux-ci ont, dans la plupart des cas, grandi en Allemagne et sont donc des « produits » de la société allemande. L’Allemagne n’a pas été en mesure de les intégrer. Ils dérangent, alors on les renvoie « chez eux » dans un pays qu’ils ne connaissent souvent pas.

La xénophobie, toujours prête à resurgir, est aujourd’hui omniprésente : dans la presse, à la télé, partout. Les voix raisonnables de la gauche, et il y en a quand même, celles des éducateurs de rue qui connaissent la question autrement qu’au travers de dossiers, les voix qui préconisent à la fois rigueur, appliquons la loi en vigueur avec la sévérité nécessaire sans laxisme aucun, prévention, éduquons les enfants au civisme et ceci dès le plus jeune âge, et formation, toutes ces voix donc ont bien du mal actuellement à se faire entendre dans les médias. Cependant un criminaliste de renom – le Dr Christian Pfeiffer, président de l’Institut de recherche en criminologie de Basse Saxe et ancien ministre de la Justice de ce même Land – allant à contre courants des avis présentés au cours d’un débat télévisé, a répété à plusieurs reprises qu’à situation sociale égale la délinquance était la même chez les jeunes allemands et qu’il s’agissait donc avant tout d’un problème social. Il était bien le seul à parler ainsi …

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