Et puis Les SDF ne sont pas les seuls à se réjouir des résultats de la campagne des Enfants de Don quichotte … :
La tente igloo, vedette malgré elle du mouvement des Enfants de Don Quichotte
Philippe Dourcy, directeur de la communication au siège international de Décathlon, situé à Villeneuve-d’Ascq (Nord), est formel : Les Enfants de Don Quichotte ont payé leurs tentes. « L’association a acheté les tentes dans les mêmes conditions que tous nos clients, assure-t-il. Dès le départ, nous nous sommes inscrits avec eux dans un rapport commercial, et non dans un partenariat. » En décembre 2005, pourtant, Décathlon avait noué un partenariat avec l’association Médecins du monde, qui avait distribué des tentes de la marque aux sans-abri. Cette fois, selon Philippe Dourcy, « la question de les offrir ne s’est jamais posée ». « Nous ne voulons pas nous lancer dans une course à la pub ou à l’impact des images », affirme-t-il.
LE CONCEPTEUR DU PRODUIT SE DIT « TOUCHÉ »
La majorité des tentes utilisées par Les Enfants de Don Quichotte correspondent à un modèle de base, vendu 21 euros en magasin. Lancé au printemps 2005, le produit n’a pas attendu cette médiatisation aussi soudaine qu’inattendue pour être un succès commercial. Son concepteur, Jean-François Ratel, en témoigne. « Ce produit s’est bien vendu, partout dans le monde, grâce à son concept original, souligne-t-il. Cette tente est auto-déployable et auto-portante. En clair, il n’y a pas besoin de tendre quoi que ce soit pour qu’elle tienne debout. Cela la rend pratique pour une utilisation en ville, même si nous n’y avions pas du tout pensé au moment de la conception. » Prévue au départ pour être plantée en montagne, la tente est fabriquée en Chine. En voyant son « bébé » bombardé sur les écrans et dans les journaux, Jean-François Ratel avoue se sentir « touché ». « Je suis très surpris et sensible à ce qui se passe autour de cette tente, assure-t-il. Par moments, je me dis ‘Dans quoi on s’embarque ?’ La tente sert, un peu malgré nous, à un combat sur le logement, et je m’interroge sur notre pertinence. Quechua est une marque de randonnée et nous n’avons pas vocation à commenter, par exemple, le travail du gouvernement. » Quant à l’impact sur les ventes, les responsables de Décathlon le minimisent. « A priori, il n’y a pas d’impact négatif, estime Philippe Dourcy. Il est trop tôt pour avoir des chiffres, mais je ne pense pas que cela aura un impact important sur nos ventes. »
AFP/JACQUES MUNCH La tente Quechua de couleur bordeaux, vendue 21 euros, est devenue la marque de fabrique des camps installés par Les Enfants de Don Quichotte (ici à Nice).
Clément Perrouault