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Inquiétudes sur l’avenir de l’enseignement des sciences économiques et sociales

apsesQuestion écrite adressée au ministre de l’Education nationale

Mme Claudine Lepage appelle l’attention de M. le ministre de l’éducation nationale sur les vives inquiétudes soulevées par les premières lignes du projet de réforme du lycée qu’il vient de dévoiler. Il en ressort en effet que l’enseignement de sciences économiques et sociales serait réduit de manière significative dans les trois niveaux d’enseignement et que l’enseignement des sciences économiques et sociales (SES), discipline pourtant indispensable à la formation des futurs citoyens, serait marginalisé.

Alors qu’il faudrait que tous les élèves aient accès à des savoirs solides, validés par les universitaires, qui leur permettent de comprendre scientifiquement le monde qui les entoure, le projet de réforme diminue les horaires des SES et la place faite à cette matière, réduisant l’accès des élèves à une formation économique et sociale essentielle à leur compréhension du monde. Car les SES se réfèrent à différentes sciences sociales telles que l’économie, la sociologie et la science politique. Elles permettent en outre, dans un contexte de tertiarisation accrue des emplois, une ouverture en termes de débouchés correspondant aux principales évolutions de la société. S’il appartient désormais aux professeurs d’histoire-géographie et de philosophie d’analyser les faits économiques dans leurs cours, les faits de société risquent de n’être étudiés par les élèves qu’au travers de l' »enseignement civique juridique et social » sans apport de savoirs scientifiques et savants. La réduction – voire la marginalisation – des sciences économiques et sociales se traduira également par un affaiblissement de la pédagogie à l’autonomie. Car les sciences économiques et sociales se distinguent par une méthode d’enseignement basée sur le travail sur document écrit (texte, tableau statistique, graphique). Les élèves qui suivent cet enseignement acquièrent une méthode de travail et se révèlent plus aptes à passer certains concours, basés sur l’exploitation de documents, comme ceux des écoles d’infirmières ou des écoles de commerce qui recrutent à l’issue du baccalauréat. Elle lui demande de préserver la place de l’enseignement des sciences économiques et sociales au lycée afin de ne pas priver les élèves de savoirs et savoir-faire indispensables à une meilleure compréhension des enjeux du monde contemporains et qui leur permettent de réussir dans l’enseignement supérieur grâce à une plus grande maturité et une plus grande autonomie.

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