Laurent Fabius m’a déçue. Je n’arrive pas à lui pardonner sa stratégie du non au traité constitutionnel et son passage à la gauche de la gauche m’a étonnée. Ségolène ? En tant que femme, j’aimerais pouvoir dire sans hésitation : c’est elle ! mais elle m’a surprise lors de son passage devant les élus de l’ADFE à l’Assemblée des Français de l’étranger. Elle était tout simplement mal préparée. Rayonnante, sympathique mais peu convaincante. Ses compétiteurs Dominique et Laurent avaient fait l’effort de se renseigner sur nos spécificités lorsque nous les avons rencontrés lors de la Convention de la FFE! DSK me semble plus solide au niveau des arguments et pas seulement en matière économique. Dans son livre 365 jours présenté comme un journal , DSK commente l’actualité sur une année et permet au grand public de mieux cerner sa pensée . L’homme Dominique transparaît sans être jamais impudique. J’ai également aimé sa démarche de se déclarer dans sa commune de Sarcelles. Et puis quel punch dans son discours à Alfortville, des idées, des convictions et de l’enthousiasme!
Mais quoi ! On n’arrête pas de nous répéter que les Français veulent un autre discours, ils veulent participer , même s’ils votent de moins en moins, et ils s’engagent dans le mouvement associatif. Dans son livre La nuit des politiques Roland Cayrol analyse très bien l’évolution de la vie politique et de l’opinion : une désaffection certaine pour le personnel politique « traditionnel », pour les partis politiques qui sont ressentis comme loin des préoccupations des gens. Mais cela ne veut pas dire que les citoyens se désintéressent du collectif. Selon lui « Sur chaque problème de la vie sociale demandez aux Français à qui ils font le plus confiance. Invariablement, la réponse est aux associations. Les mots les plus utilisés pour décrire le monde associatif sont : utilité, efficacité, honnêteté, démocratie. »
De plus la citoyenneté a pris aujourd’hui un sens différent ; de nouvelles règles du jeu de la vie en société sont recherchées et on peut constater une volonté de participation citoyenne. Aujourd’hui un bon citoyen n’est plus comme il y a vingt celui qui va voter mais celui qui respecte le code de la route, qui respecte l’environnement et ses voisins !
Ségolène est dans tout à fait dans cette démarche et sa proposition de démocratie participative va dans ce sens. Elle semble répondre à un besoin. Elle offre une politique de la vie quotidienne. Le politique est celui qui fait la synthèse des aspirations des gens et non plus celui qui sait et propose une solution toute faite.
Ségolène marquerait-elle le débuts d’une nouvelle ère politique?