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Question écrite: avenir de la recherche française en Egypte


Question n° 11673 adressée à M. le ministre des affaires étrangères et européennes, publiée au JO  le : 14/01/2010


Mme Monique Cerisier-ben Guiga attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères et européennes sur le projet de délocalisation à Alexandrie du centre d'études et de documentation économique, juridique et sociale (CEDEJ) du Caire en Egypte, suite à la vente des locaux du consulat général de France où il était installé.

La CEDEJ est une unité de recherche placée sous la tutelle du ministère des affaires étrangères et européennes et du CNRS. C'est un laboratoire renommé comptant de nombreux chercheurs, doctorants et stagiaires, à l'origine d'une production scientifique et documentaire importante et reconnue.

En décembre 2009, l'ambassadeur de France a annoncé la fermeture complète et définitive du service documentation-bibliothèque ainsi que le licenciement de l'ensemble des agents qui y travaillent, c'est-à-dire sept personnes recrutées localement. Il semblerait que de nouveaux licenciements soient également envisagés ainsi que l'installation partielle du CEDEJ à Alexandrie en fonction d'un nouvel axe de recherche qui porterait sur l'Union pour la Méditerranée. Cette fermeture a été décidée sans aucune évaluation scientifique sérieuse.

Pourtant, le CEDEJ conserve un million d'articles de presse collectés durant vingt-sept ans et plus de 5000 publications et recueils de la statistique égyptienne, ces deux fonds étant uniques en Egypte. En outre, la bibliothèque a hérité des fonds de la prestigieuse école française du droit du Caire, fondée en 1890, soit 40 000 ouvrages dont plus de la moitié en langue arabe. Si ce centre était délocalisé à Alexandrie, il serait alors privé de son environnement de travail : les universités du Caire, d'Ain Shams, d'Al Azhar et de Helouan, les nombreux centres de recherche égyptiens, l'université américaine, le pôle universitaire français, l'institut français d'archéologie orientale.

Elle lui demande que soit revu le projet de délocalisation de ce centre et que soit mise en place une méthode d'évaluation reposant sur un audit indépendant. Elle souhaite en outre que le pilotage des réformes soit plus respectueux de l'activité scientifique et des personnels et usagers qui en sont les premiers acteurs.


Publié le 06 janvier 2010