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Droits de l'Homme - devenir des 43 ressortissant afghans placés en rétention au CRA des Coquelles

Monique Cerisier ben Guiga est intervenue auprès de Brice Hortefeux, ministre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Codéveloppement au sujet  des 43 ressortissants afghans qui se trouvent actuellement au centre de rétention de Coquelles.

Elle se réjouit que la cour européenne des droits de l’homme ait décidé le 17 novembre de suspendre la mesure d’expulsion prise à l’encontre des 11 requérants menacés et espère que l’OFPRA prendra une décision cohérente avec cette décision de justice.

S’il est vrai que la situation est complexe et potentiellement explosive et que la solution de bon sens consisterait à permettre à ces hommes (et parfois à ces femmes et ces enfants) de rester chez eux en les aidant à travers une politique de coopération efficace, tel n’est pas le cas dans certains pays, notamment l’Afghanistan. D’une part la situation alimentaire et économique est dramatique. Une famine de grande ampleur menace d’arriver dès cet hiver. La France s’est notamment fortement mobilisée et, récemment, sur plusieurs programmes, elle a pu allouer près de 5 millions d’euros pour des actions de lutte contre cette famine. Mais par ailleurs, la situation en matière de sécurité se détériore régulièrement. Après l’enlèvement du membre de Solidarité laïque, c’est l’ONG AMI (Aide Médicale Internationale) qui se retire, alors qu’elle était présente en Afghanistan depuis 1980.

Dans ces conditions, les candidats à l’émigration ont « le courage du désespoir » et risquent tout pour quitter un pays où ils estiment n’avoir aucune possibilité d’avenir et être en danger à cause des Taliban et des mafieux. S’ils étaient renvoyés dans leur pays, il leur serait impossible de retourner dans leur village, où ils incarnaient tant d’espoir ; ils devraient donc soit se cacher soit entrer dans les réseaux rebelles. Cela signifie pour eux un risque d’assassinat par les Taliban ou l’entrée dans leurs rangs.

Aussi, elle lui demande de bien vouloir faire examiner avec la plus grande humanité leur demande d’asile.

 


Publié le 19 novembre 2008