LISTE DES ARTICLES

Gaza - Réaction au point de vue d'André Gluksmann dans le Monde du 7 janvier

Quand le moins-disant du langage diplomatique devient insupportable, sommes –nous condamnés au silence ?

 

Dans un point de vue publié par le Monde, M. André Glucksmann met en cause le terme de « disproportionné » pour qualifier l’opération militaire israélienne à Gaza au motif que chaque conflit, en sommeil ou en ébullition, étant par nature disproportionné, nous serions bien mal avisé d’en faire grief à l’État d’Israël.

 

Loin de constituer une tiède et molle réaction aux terrifiants événements de Gaza comme on serait spontanément porté à le penser, aussi percutante que lorsqu’on « appelle à la retenue », à s’abstenir de toute « démarche inappropriée » ou encore lorsque les entretiens ont été « cordiaux », ce terme de « disproportionné »- nous dit M. Glucksmann- « bétonne une inconditionnalité du troisième type » (sic), locution dont l’exégèse complète reste à faire mais qui vise à rappeler que, dans cette affaire, une radicale différence de nature sépare les parties en présence.

D’un côté, l’État d’Israël où le débat se déroule « comme à l’habitude ».

De l’autre, des palestiniens dont M. Glucksmann semble découvrir qu’ils ne sont pas monolithiques mais à qui il est impératif d’opposer des « conditionnalités ».

 

Je rejoins M. Glucksmann sur le caractère impropre de ce terme de « disproportionné » mais parce que je le trouve hors de proportion avec la gravité des faits qui se déroulent à Gaza.

Je le rejoins aussi dans sa conclusion lorsqu’il déclare que « vouloir survivre n’est pas disproportionné ». C’est bien la survie du peuple palestinien en tant que nation ayant vocation à former un Etat qui est en jeu.

Au-delà, c’est notre capacité à promouvoir nos valeurs, sans conditionnalité, qui se joue à Gaza. Il n’y a pas de condition à la reconnaissance de l’humanité de l’autre et à son aspiration légitime à vivre en sécurité et à jouir de sa liberté.

 


Publié le 07 janvier 2009