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BIP N° 85 - Durban II : une coupe d'amertume

Après l’échec cuisant de Durban I, véritable tribune de haine, le second volet de cette conférence des Nations-Unies contre le racisme, l’intolérance et les discriminations était presque immanquablement voué à l’échec…Que pouvait-on attendre d’une telle réunion placée sous la présidence de la Libye, la vice-présidence de l’Iran et dont le rapporteur est Cuba ?

Certes, la volonté de dialoguer avec ces pays sur des thèmes aussi sensibles et fondamentaux que les droits de l’Homme, les religions, la sexualité est louable et même nécessaire mais quel besoin avait-on d’organiser cette mascarade et d’offrir ce pitoyable spectacle ? Le scénario était écrit d’avance : le président iranien, Mahmoud Ahmadinedjad n’a d’ailleurs pas manqué, dès le premier jour, de tenir des propos inadmissibles sur le supposé « racisme » de l’Etat hébreu. Et, plus loin qu’Israël, que cela n’excuse pas pour autant, ce sont toutes les valeurs que nous considérons comme universelles qui ont été insultées aux yeux du monde. Il y a derrière cela un glissement idéologique grave qui consiste à dénoncer, derrière les droits de l’homme, une volonté de l’impérialisme de l’occident.

La conférence a été « sauvée » in extrémis par l’adoption d’un communiqué dont le principal mérite est de ne plus parler de rien ! Ni du Proche-Orient, ni des droits des femmes, ni de ceux des homosexuels, … Les vraies questions qui sous-tendent cet affrontement Nord-Sud et Est-Ouest restent entières. En particulier il n’y aura pas de dialogue sérieux tant que le conflit du Proche-Orient continuera de pourrir l’ensemble des relations internationales. Une telle précipitation est donc le signe d’un échec patent, non d’un succès ! La déclaration n’aura aucune conséquence pratique malgré ce que prétend notre ministre des affaires étrangères. La seule conséquence qui, elle, est visible et déplorable, c’est ce spectacle d’une semaine qui écorche nos valeurs et meurtrit notre démocratie.

C’est un sentiment de gâchis devant cette caricature diplomatique et l’idée que vraiment les droits de l’homme méritent autre chose.

Richard Yung


Publié le 28 avril 2009