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AUDIOVISUEL - RFI : Audition le 10 juin 2009 de ses dirigeants au Sénat

Cinquième semaine de grève pour RFI. Audition de ses dirigeants par la Commission des Affaires culturelles du Sénat. 

Alors que RFI entame sa cinquième semaine de grève, l'avenir de cette radio s’avère préoccupant : une radio désormais quasi muette pour les dizaines de millions d'auditeurs à travers le monde privés de l'écoute de RFI parce que les négociations sont dans l'impasse. L’intersyndicale annonce un personnel très fortement mobilisé pour cette grève (la plus longue de l’audiovisuel public depuis 30 ans), alors que la direction de RFI a refusé toutes ses propositions, et notamment sa demande de retrait du plan social qui prévoit des licenciements contraints. Les négociations sont au point mort et l’intersyndicale de RFI demande que soit désigné un médiateur.  La Cour d’appel a suspendu le plan social. Le juge de l’exécution, saisi, rendra sa décision le 17 juin.

Dans ce contexte difficile, la Commission des Affaires culturelles du Sénat  a auditionné le 10 juin 2009 Alain de Pouzilhac, Président directeur général, et Christine Ockrent, Directrice générale déléguée de la société Audiovisuelle extérieure de la France.
Ces auditions débutent dans un climat qui confirme l’impression de radicalisation du conflit : le ton de nos interlocuteurs est virulent pour présenter la situation de RFI dans le contexte de conflit social actuel, la justification des mesures prises est véhémente : une audience devenue, selon eux, inexistante, et une absence de coordination entre les rédactions en langue étrangère et la rédaction française. Est mise en avant la nécessité de conquérir une nouvelle audience, de  la rajeunir et la féminiser (Christine Ockrent). Les maîtres mots de leurs déclarations sont évolution géopolitique et évolution technologique.
Le ton inhabituel de la part de personnes auditionnées conduit une de nos collègues sénatrice à quitter la salle au bout de quelques minutes en précisant à Alain de Pouzilhac et Christine Ockrent  que le ton employé est inadéquat.

Le ton change et Alain de Pouzilhac et Christine Ockrent défendent les choix stratégiques de RFI :
-         développer les langues véhiculaires en Afrique francophone pour toucher le plus de monde possible,
-         développer le portugais et l’anglais en Afrique pour toucher tout le continent africain,
-         développer la diffusion par Internet en direction de l’Iran et de l’Asie,
-         retrait de RFI pour les pays d’Europe Allemagne, Pologne, Serbie, Croatie, Bulgarie et Albanie pour manque d’audience, maintien de la Roumanie,
-         en Amérique du Sud, contrats avec des radios partenaires universitaires pour toucher les leaders d’opinion,
-         candidature de RFI auprès du CSA pour obtenir une fréquence sur la radio numérique.
Par ailleurs RFI doit augmenter ses ressources propres pour diminuer la part de l’Etat.

S’ils reconnaissent que le conflit social entre dans sa 5ème semaine, Alain de Pouzilhac et Christine Ockrent  minimisent le nombre de grévistes, il s’agirait de 15 à 20 personnes par jour sur 600 collaborateurs. Cependant la justice a été saisie, la cour d’appel a suspendu le plan social et une nouvelle décision doit être rendue le 17 juin.

Certes, il faut attendre la décision de justice. Ces auditions sont loin d’avoir apaisé mes craintes quant à l’issue de ce conflit, et le véritable bras de fer qui se joue justifie les plus grandes inquiétudes quant à l’avenir de RFI et sa diffusion à travers le monde, si importants pour nous auditeurs français et francophones de l’étranger.

Publié le 11 juin 2009