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Mission au Moyen-Orient - 4ème déplacement.

Dans l'attente de la communication que je présenterai à la Commission des Affaires étrangères du Sénat avec M. Jean François-Poncet le13 mai prochain, je porte à votre connaissance l'article paru dans le n°107 de La Dépêche du Quai d’Orsay qui relate notre déplacement à Bagdad.

 

Dans le cadre de leur mission d’évaluation sur la situation au Moyen-Orient, les sénateurs Jean François-Poncet et Monique Cerisier- ben Guiga se sont rendus à Bagdad du 30 mars au 2 avril. Il s’agissait d’évaluer la réalité de l’amélioration sécuritaire en Irak et les fondements politiques, militaires et économiques sur lesquels elle repose. Dans le sillage de la visite du président de la République à Bagdad, la délégation sénatoriale a pu mesurer combien la France est attendue en Irak parce qu’elle y est considérée comme un partenaire fiable et incontournable qui lui permet, à l’heure où il se reconstruit et réintègre pleinement la communauté internationale, de diversifier ses canaux diplomatiques avec l’Occident.

Lors de leurs entretiens avec des hautes personnalités irakiennes comme les deux vice-présidents de la République, la présidence du Parlement, les ministres de l’Intérieur et de la

Défense, les sénateurs ont pu évaluer les conditions d’un retour de l’Irak à la normale. Il est lié à la résolution des quatre défis suivants :

• L’amélioration sécuritaire est patente notamment au regard de la situation qui régnait dans le pays il y a encore deux ans. Il est, toutefois, encore difficile d’imaginer ce que sera l’Irak en

2011 lors du retrait définitif des forces américaines, tant celles-ci assistent encore puissamment les forces de sécurité locales, même si celles-ci sont en bonne voie d’être correctement formées et équipées.

• L’enracinement de la démocratie se poursuit. Les élections provinciales de janvier ont confirmé l’émergence du leadership du Premier ministre Nouri Al-Maliki. Cependant sa politique de renforcement de l’Etat central au détriment des provinces inquiète les Kurdes, très attachés au caractère fédéral des nouvelles institutions. Si les tensions confessionnelles (chiites/ sunnites) semblent être endiguées, celles d’origine ethniques (kurdes/ arabes) s’exacerbent.

• Peu à peu, l’Irak se réinsère dans son environnement régional, en affirmant sa souveraineté et sa neutralité. Toutefois des ingérences extérieures subsistent. S’il faut composer avec le voisin iranien, l’identité arabe du pays prime sur l’appartenance chiite, confession majoritaire dans le pays.

• La reconstruction du pays sera le gage de sa stabilisation complète. Elle sera financée en grande partie grâce aux revenus du pétrole. Cependant il reste à définir par la loi les modalités de la redistribution de la richesse de manière équitable entre les citoyens et entre les régions. Dans la jeune démocratie irakienne, où le compromis politique est aussi nécessaire que difficile, la loi sur les hydrocarbures n’a toujours pas pu être votée au Parlement. Les prochains mois, qui conduiront au scrutin législatif de la fin d’année, seront décisifs afin de constituer des alliances politiques capables de faire accepter, démocratiquement et pacifiquement, des solutions durables.

 


Publié le 14 avril 2009