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L'aide publique française passe au crible de l'OCDE

La délégation chargée d’établir le rapport de l’OCDE sur l’aide publique française pour la période 2004-2007 a tenu à recueillir le point de vue des parlementaires. Mme Brisepierre, rapporteur pour avis du budget de l’APD et Monique Cerisier ben Guiga, en sa qualité de vice-présidente de la commission des Affaires étrangères du Sénat, ont répondu à leurs interrogations le 20 novembre 2007. 
 
Au cours de l’entretien, nous avons notamment été interrogées sur le rôle des parlementaires dans la définition des orientations stratégiques de l’aide française, sur son articulation avec la politique étrangère de notre pays, sur les apports de la LOLF sur la transparence et la prévisibilité de l’aide ainsi que sur les instruments à privilégier pour l’efficacité de l’aide.

Nous avons souligné que dans les institutions de la Vème République, le Parlement ne contribuait qu’à la marge à la définition des orientations de la politique étrangère et de coopération en dehors du vote du budget mais que les parlementaires intéressés par ces questions, souvent actifs dans la coopération décentralisée et grâce à leurs visites de terrain, intervenaient néanmoins fréquemment de façon individuelle.

Nous avons fait valoir que la LOLF contribuait certes à une meilleure lisibilité des crédits mais de façon encore perfectible et sous une forme très littéraire. L’architecture des documents budgétaires, définie il y a seulement trois ans, doit aussi, après plusieurs modifications successives, se stabiliser.

Interrogées sur l’articulation entre politique étrangère et politique de développement, j’ai souligné que cette relation était prise dans une contradiction irréductible entre la nécessité de travailler avec certains Etats dont le gouvernement, peut être inefficace et corrompu et constituer un obstacle au développement mais semble parfois le seul à même de garantir la stabilité et une certaine forme d’ordre public. 

Pour ce qui concerne les instruments de l’aide, tant Mme Brisepierre que moi-même avons réaffirmé notre attachement à l’aide projet et à l’assistance technique, en soulignant les risques liés à l’aide budgétaire globale dans des pays dépourvus des moyens de la mettre en œuvre. 

J’ai pour ma part insisté sur la nécessité de ne pas se focaliser uniquement sur les objectifs du millénaire pour le développement qui sont une vision quelque peu technocratique du développement. J’ai ainsi indiqué que l’éducation de base devait être coordonnée avec une formation à l’emploi, à même de rendre les gens plus efficace sur le plan économique.

J’ai exprimé des inquiétudes sur la formation en matière de santé dans la mesure où les formations actuelles ne permettent plus de disposer de médecins capables de faire des diagnostics cliniques.

Évoquant enfin la Tunisie, j’ai rappelé ma conviction selon laquelle le développement ne peut venir que de la dynamique portée par les peuples eux-mêmes et que notre politique d’aide devait accompagner cette dynamique. 


Publié le 21 novembre 2007