Retour du Tchad
Tout est allé très vite. Il y a trois semaines, je pique-niquais avec les amis de Français-du Monde-ADFE du Tchad, sur les bords du Chari. Hier, après trois jours angoissants, c’était la première arrivée d’avion en provenance de N’Djamena, via Libreville, avec 202 compatriotes et étrangers tiers à bord
Tout est allé très vite à N’Djamena depuis jeudi dernier. L’Ambassade et Patrick Raimbault, président de la section de Français du Monde-ADFE, m’informaient de mouvements à l’Est. Or les forces hostiles à Idriss Diby ont fondu dans la journée sur N’Djamena et, dés vendredi, l’Ambassade lançait l’alerte niveau 2 (on reste chez soi et on prépare ses bagages). Vous avez suivi le déroulement des combats – que ne sont pas terminés – par les médias.
A Paris, ce même vendredi, l’évacuation se préparait : réquisition d’un avion de 470 places, organisation de l’accueil à Roissy.
Hier soir, dimanche 3 février, le premier avion est arrivé, non à 18h comme annoncé au début, mais à 23h40. Les passagers étaient épuisés, marqués par la violence des combats ; tout prés d’eux « ça cognait », disaient-ils. Les attentes, le voyage en Transall de N’Djamena à Libreville, et la dernière étape, Libreville-Paris.
Mais c’était réconfortant de voir leurs visages s’éclairer en découvrant, à Roissy, qu’ils étaient attendus. Car le dispositif d’accueil ests maintenant bien au point
Dans la première salle :
- Chaque volontaire de la Croix-Rouge accueille les réfugiés un à un et s’occupe de toutes leurs démarches d’arrivée
- Caritas-Secours Catholique a installé un vestiaire de vêtements chauds et un buffet léger. Chaque volontaire se charge des personnes les plus fatiguées, des femmes avec bébés
- Les consuls étrangers accueillent leurs ressortissants
Dans le hall suivant :
- Le Samu a aménagé son poste de premiers soins
Le Centre des Français Rapatriés (CEFR) attend les personnes sans hébergement - La SNCF a installé un agent
Hier soir dimanche, les ministres des Affaires étrangères et de la Défense sont venus. La directrice de l’AEFE et son adjointe, le Directeur des Français à l’étranger, Thérèse Paraiso au nom de l’ADFE et moi-même avons participé à l’accueil.
Ce matin et ce soir la plupart des compatriotes désireux de revenir en France auront été rapatriés. La majorité des enseignants du Lycée Français ont souhaité rester à N’Djamena et sont sur la zone militaire française de l’aéroport.
Merci à tous ceux qui se sont mobilisés pour que cette irruption des combats dans la ville même de N’Djamena ne fasse pas de victimes parmi les nôtres : le poste diplomatique, l’armée française sur place ; à Libreville, tous ceux qui ont aidés, dont nos amis de Français-du Monde ; à Paris, les fonctionnaires de la DFAE mobilisés nuit et jour, les bénévoles de la Croix-Rouge et de Caritas, les personnels du CEFR, du Samu, de la SNCF. Merci à tous.
Monique Cerisier ben Guiga, lundi 4 février 2008.
Dernière minute : à 13h00, 881 personnes sont évacuées, dont 560 rapatriées en France.