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Visite à Tunis du 30 avril au 3 mai

Pour clôturer une campagne des présidentielles qui m’avait menée à Caracas, Bogota, Quito, Casablanca, Rabat, Fès, Marrakech, Alger, Annaba, Berlin, Athènes, Riyad, je tenais à venir à Tunis, mon port d’attache. L’ADFE y avait mené une campagne active pour un vote de gauche et s’était mobilisée avec la section PS pour la dynamique du 2d tour. J’ai donc eu le bonheur de participer à l’audition du débat Royal-Sarkozy avec une centaine de Français qui avaient répondu à l’invitation de l’ADFE. Bonheur, oui car j’avais encore à l’esprit l’époque où les gens de gauche n’avaient pas droit de cité dans la communauté française, où l’ADFE naissante subissait rebuffades sur rebuffades. Et voilà que l’ADFE et la section du parti socialiste, dynamique et légitimes manifestaient leur capacité de rassemblement. Oui, c’était du bonheur.

Le résultat du 2nd tour a été à la hauteur des attentes suscitées par le 1er et cette soirée m’a donné confiance pour l’avenir de la gauche française en Tunisie. Pour combattre la politique de Sarkozy, nous serons nombreux et unis.

Parce que la question de l’avenir des écoles françaises en Tunisie reste difficile et centrale, j’avais demandé à rencontrer les responsables du service culturel et les parents d’élèves. Le déjeuner de travail avec l’Ambassadeur et ses collaborateurs a été consacré à ce sujet. Il ressort de ces rencontres que le projet immobilier est bien engagé tant pour l’école primaire Robert Desnos que pour le Collège Marie Curie. Les plans initiaux ont été modifiés conformément aux demandes de l’APEEFT et un architecte a été nommé à l’Ambassade pour surveiller ce programme.

Toutefois les années à venir seront difficiles. Après le fiasco des constructions des années 90 à Marie Curie, les parents ont des revendications légitimes. Ils veulent des garanties sur la qualité de la construction, le respect des normes. Ils veulent être associés à l’ensemble du processus de transition. Ils refusent d’être mis à contribution, via l’augmentation des droits de scolarité et le doublement des droits de 1ère inscription pour financer l’achat de terrains, c’est-à-dire l’augmentation du patrimoine de l’Etat. Il y a aussi des tensions sur les questions pédagogiques : barème de notation excessivement sévère au bac, accueil des enfants handicapés, etc.

Il m’est apparu que dans cette passe difficile (écoles à reconstruire, croissance du nombre d’élèves), le service culturel devait impérativement restaurer un climat de confiance entre lui et les parents d’élèves. C’est une des conditions essentielles de la réussite.


Publié le 21 mai 2007