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Droits de l'homme/ mobilisation pour Salah Hamouri

A l’occasion de la préparation de son voyage en Israël, Monique Cerisier ben Guiga a tenu à rappeler au Président de la République le cas de Salah Hamouri, « détenu administrativement » depuis trois ans en Israël et qui vient d’être condamné par le tribunal militaire israélien d’Ofer à sept ans de prison alors qu’il n’a commis aucun acte délictueux.

Salah Hamouri est un jeune franco-palestinien de 23 ans qui habite en Territoire palestinien occupé, au Nord de Jérusalem-Est. Sa mère est française, née Denise Guidoux. Son père, M. Hamouri, connaît la situation de tous les Palestiniens qui résident à Jérusalem-Est : il dispose d’une carte d’identité, dite de Jérusalem, mais sa nationalité n’est pas reconnue – il n’est donc, légalement, ni palestinien, ni israélien. Il est de fait sans nationalité.

Salah Hamouri, bien que franco-palestinien, est donc légalement français. Ce jeune homme, étudiant en sociologie, a été arrêté voici trois ans, le 13 mars 2005, à l’occasion d’un contrôle d’identité à l’un des nombreux « check points » existants entre Jérusalem-Est et Ramallah. Arrêté sans en connaître le motif, il a été conduit en prison, puis ensuite traduit devant le tribunal militaire israélien d’Ofer.

Le motif, notifié ultérieurement de ces décisions, est le suivant : être passé en voiture, trois mois plus tôt, devant le domicile d’un rabbin extrémiste, M. Yossef Ovadia, qui est aussi le chef du parti Shass qui soutient le gouvernement de M. Olmert. Ce fait est combiné avec l’accusation selon laquelle Salah Hamouri serait membre du FPLP.

Cela a conduit la « justice » militaire à estimer que cette affiliation (supposée) au FPLP était, à elle seule, la preuve accablante et que Salah Hamouri avait nécessairement des intentions « négatives » à l’encontre du rabbin.

Le 10 avril, Salah Hamouri est passé devant le juge militaire et, sous la pression du chantage, a accepté de plaider coupable. Son avocate, Léa Tsemel, a plaidé la clémence eu égard à l’absence de preuves tangibles quant à son intention supposée de nourrir des intentions négatives contre le rabbin extrémiste Yossef Ovadia. Elle a aussi fait valoir qu’il était citoyen français et qu’il y avait un fort mouvement d’opinion derrière lui dans notre pays. Or, Salah Hamouri vient d’être condamné par le tribunal militaire d’Ofer à sept ans de prison.

Une fois de plus, la justice militaire israélienne s’affirme comme un instrument de répression : on ne peut même pas dire que cette condamnation est disproportionnée car elle n’est proportionnée à rien de tangible, à une « intention ».

Il faut se mobiliser pour obtenir la libération de Salah Hamouri.

 

 


Publié le 06 mai 2008