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Crise alimentaire

Intervention de Monique Cerisier ben Guiga, le 25 juin 2008, lors de l’audition devant la Commission des Affaires étrangères de M. Eckard Deutscher, Président du Comité Aide au Développement de l’OCDE,

Monique Cerisier ben-Guiga a salué l’exercice de mise en perspective que constitue l’examen des atouts et des faiblesses de l’aide française. Evoquant les objectifs du millénaire pour le développement, elle s’est demandée si l’on ne confondait pas les manifestations apparentes du dysfonctionnement des sociétés, la pauvreté, avec ses causes profondes. Elle a considéré que ces objectifs s’apparentaient à une planification « quasi soviétique », le développement étant le seul domaine où on la pensait encore possible. Elle a souligné que le développement dépendait du dynamisme propre des sociétés et souffrait le plus souvent de l’inadéquation des formes de gouvernement, auxquelles elles sont assujetties. Elle a estimé qu’en Afrique, la démarche de la Chine était de type colonial. Elle s’est interrogée sur les moyens de concentrer davantage l’aide française auprès de l’AFD, puisque la DGCID et le secrétariat d’Etat à la coopération ne disposent pas des outils nécessaires.

Eckhard Deutscher a souligné qu’en dépit des difficultés rencontrées, les objectifs du millénaire constituaient un objectif commun qui ne se résumait pas à la lutte contre la pauvreté. Comprenant la préoccupation d’une planification rigide, il a souligné la complexité du développement, tout en insistant sur la nécessité de la coordination des bailleurs et du partage des tâches. Il a cité l’exemple du Nicaragua, où quelque 40 donneurs différents sont actifs. Il a rappelé que la Commission européenne avait proposé de concentrer, pour chaque pays bénéficiaire, l’intervention de trois organisations ou Etats au plus, sur un maximum de trois secteurs, suggestion qui a été refusée, notamment par les Etats-Unis et le Japon. Il a ensuite considéré que la lutte contre la fragmentation de l’aide française ne trouverait pas sa solution dans la mise en place d’une seule grande agence de développement, mais dans la capacité du Gouvernement à utiliser cet instrument.

 

 


Publié le 01 juillet 2008