BIP n° 40 - Le danger Sarkozy

Drapé dans le voile bleu-blanc-rouge de la défense des droits de l’homme, Nicolas Sarkozy appelle les Français au combat contre les étrangers qui menacent son identité.

Ainsi, pour s’emparer du pouvoir, cet homme est-il prêt à tout, même au pire. Après s’être engagé pour Jean-Marie Le Pen dans la collecte des parrainages, un nouveau pas est franchi, cette fois, sur le terrain des idées du front national.

Le poison que Nicolas Sarkozy instille dans les esprits des Français pour instrumentaliser à son profit leurs supposées angoisses identitaires, a beaucoup servi entre 1918 et 1939. les étrangers qui « cloîtrent leur femmes » (entendez, lisez : les musulmans), qui « excisent leur fille » (entendez, lisez : les noirs) sont la version contemporaine du « polack ivrogne », du « youpin cosmopolite » et du « rital violent » de l’entre-deux guerres. On a vu le résultat de cette propagande xénophobe : les réfugiés de la guerre d’Espagne jetés dans les premiers camps de concentration français, 80000 Juifs français et étrangers livrés, souvent par la police française, aux Nazis.

Rapprocher, dans un même groupe de mots et une même structure gouvernementale la défense de l’identité nationale et la lutte contre l’immigration est un amalgame osé et grossier. Il correspond bien aux fantasmes anti-arabes, anti-musulmans et anti-africains d’un ministre qui a fait voter trois lois en 5 ans pour criminaliser l’immigration irrégulière, rendre le regroupement familial impossible, et qui veut à nouveau remanier ses propres lois.

L’annonce de Nicolas Sarkozy a pour résultat de rendre notre identité nationale meurtrière en lui désignant des boucs émissaires étrangers. Elle est tout aussi raciste que « Gringoire », Milosevics et la radio des Milles collines. Il faut la dénoncer et dénoncer son auteur comme les véritables dangers qui menacent l’identité de la France d’aujourd'hui.

Jean-Marie Le Pen a été le seul à approuver cette initiative. Conscient du danger, Jacques Chirac dans son allocution d’adieu, a mis en garde le ministre de l’Intérieur en l’appelant à ne jamais brader le modèle français.

Et dans cette identité nationale rétrécie et sectaire, où rangera-t-on les Français de l’étranger ? Ces Français qui cumulent plusieurs nationalités, parlent plusieurs langues, ressentent un profond attachement affectif et culturel envers la France et leurs autres pays d’appartenance. Ces Français métissés et bigarrés auxquels le gouvernement actuel ne cesse de demander des preuves de nationalité et dont il contrôle les mariages, ces Français-là ne seraient-ils pas, eux aussi, une menace pour l’identité de la France ? Ne nous faisons pas d’illusion : quand les étrangers sont la cibles, les Français de l’étranger sont dans la ligne de mire.

Monique Cerisier-ben Guiga
Sénatrice des Français établis hors de France