Sarkoleon provoque le Parlement
C’est aujourd’hui le 18 septembre 2007, jour de la rentrée parlementaire, et on sent dans l’air du Palais du Luxembourg comme des réminiscences du 18 brumaire qui, rappelons-le, y fut préparé par Bonaparte, alors consul de la République, afin d’établir son pouvoir personnel.
Nous n’en sommes pas là. Mais tout de même ! Nicolas Sarkozy choisit une salle de réunion du Sénat pour annoncer ses projets de réforme sociale à la presse spécialisée à 14h30. A 16h00, c’est l’ouverture solennelle de la session extraordinaire d’automne dans l’hémicycle. C’est l’état de siège dans le Sénat dont la cour d’Honneur est fermée ainsi que plusieurs issues et les contrôles renforcés. Il va nous falloir une bonne connaissance de la géographie du bâtiment pour aller de nos bureaux à nos salles de réunion sans passer par les zones interdites.
Mais ce n’est pas le plus grave. Le plus grave est la volonté du Président Sarkozy d’apparaître, ce soir, sur toutes les télévisions, dans l’une des deux chambres du Parlement. Bien sûr le Président ne viendra pas dans l’hémicycle, ce qui lui est interdit par la Constitution. Mais l’illusion sera presque parfaite et le pied de nez à la séparation des pouvoirs exécutif et législatif, base de notre démocratie, se gravera dans les esprits.
La réforme des institutions commence mal.
Monique Cerisier ben Guiga