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BIP n° 45 - De la défaite faisons un tremplin

La défaite du 6 mai 2007 est amère. Toutefois, ce second tour comporte des éléments positifs pour la gauche à l’étranger, qui poursuit sa lente mais irrésistible progression : partie de 31% en 1981, elle avait atteint 41% en 1995 et avec 46% s’approche maintenant d’un point du vote des Français de France. Merci à vous toutes et tous dont l’engagement depuis un quart de siècle a permis ce beau résultat.


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Notre fédération, la FFE, a fait une campagne active et large, couvrant de nombreux pays. Les associations, au premier rang desquelles l’ADFE-Français du monde, ont mobilisé les citoyens. Nous, vos sénateurs, avons fait tout notre possible pour appuyer vos efforts sur le terrain comme dans le débat des idées. Vous trouverez un compte-rendu de nos actions sur notre site.

Cette défaite est loin d’être une débâcle : à nous d’en faire un tremplin. Le résultat du 6 mai met en évidence la nécessité de rapprocher le travail de terrain, mené en priorité avec l’ADFE, avec l’action politique. Comment admettre que l’Assemblée des Français de l’Etranger soit aux deux tiers UMP et conservatrice, alors même que les Français à l’étranger sont presque pour moitié à gauche ?

Au plan national, il faut reconnaître que la défaite est nette, d’autant plus que la participation a été élevée. C’est une responsabilité collective et non celle de la seule candidate qui a eu le mérite de faire bouger, en quelques semaines, les lignes Maginot de la pensée socialiste.
C’était malheureusement trop tard, car nous avions accumulé plusieurs années d’immobilisme sur la mondialisation, l’Europe, le budget et la fiscalité, les retraites. Sans parler de nos alliances. Nous avons abandonné au candidat de l’UMP le thème de la rupture (un comble !), nous n’avons pas été suffisamment critiques sur son bilan, et nous lui avons laissé la maîtrise du débat idéologique avec son apologie d’un programme libéral clairement revendiqué.

Pour l’immédiat, nous devons rester unis pour gagner la bataille des législatives que nous devons mener avec François Hollande, pour avoir les moyens du combat parlementaire à venir.
Après les législatives, le moment sera venu de procéder à la transformation de notre parti. Il devra renouveler d’abord sa doctrine par un débat avec ses partenaires radicaux, écologistes et ceux du centre gauche. Avec eux, il devra constituer la formation nouvelle à laquelle les Français, désireux de clarté, d’efficacité et de justice pourront confier le destin de notre pays.
Tous ceux qui partagent ces idées, et ils sont nombreux, doivent s’unir, dans le parti comme dans la société civile.

Monique Cerisier-ben Guiga et Richard Yung
Sénateurs des Français établis hors de France


Publié le 07 mai 2007