BIP n° 33 - Le progrès pour tous et le respect pour chacun

« Égalité », « Fraternité », la France paraît bien éloignée de sa devise, en cette semaine où le parti socialiste a investi Ségolène Royal pour présider la République.

« Égalité ». Cette semaine l’Insee révèle que près de 7 millions de Français vivent avec moins de 800 € par mois, la moitié de ce qui est nécessaire pour vivre décemment dans une grande ville. 14% de Français cumulent les privations et les difficultés : loyer, factures, interdiction bancaire. Des enfants dont les mères isolées sont des travailleuses pauvres – temps partiel au SMIG – souffrent de maladies liées à la misère, le saturnisme qui rend débiles des enfants nés sains.

« Fraternité ». Au cours de la même semaine nous apprenons qu’un cadre au nom « gaulois » reçoit 100 réponses à ses lettres de candidature à un emploi, contre 17 pour le cadre au patronyme maghrébin. Voilà pour le racisme silencieux, en col blanc. Le racisme verbal, lui, a, une fois de plus, jailli de la bouche de Georges Frèche, qu’il est grand temps d’envoyer se faire soigner et de placer hors des rangs du PS. Enfin, le racisme a tué au Parc des Princes. Un match – dit à « haut risque » – car les tensions ont atteint un tel degré qu’une équipe israélienne ne peut plus jouer un match contre le PSG sans que les supporters racistes de cette équipe, organisés en clans, les uns antisémites, d’autres anti-noirs, d’autres anti-arabes provoquent des bagarres. Cette fois-ci, la violence est allée jusqu’à la tentative de lynchage et au coup de feu mortel du policier noir qui protégeait la victime juive.

La devise de Ségolène Royal « le progrès pour tous et le respect pour chacun » répond à cet état d’urgence que nous vivons. Oui, la gauche largement réunie doit faire campagne pour mobiliser la Nation et rétablir dans les écoles, les stades, les transports en commun, les entreprises, les villes et les banlieues, l’égalité et la fraternité.

Monique Cerisier ben Guiga
Sénatrice des Français établis hors de France